La justice se prononcera jeudi sur le plan de reprise de l'abattoir porcin Gad de Josselin (Morbihan) par la SVA Jean Rozé, filiale de production de viande d'Intermarché, a-t-on appris lundi à l'issue d'une audience au tribunal de commerce de Rennes.
Selon les représentants du syndicat CFDT, présents à l'audience, « le tribunal devrait accepter ce plan », qui prévoit de reprendre 530 salariés sur 755 aujourd'hui sur le site de Josselin, lors d'une nouvelle audience jeudi.
Les deux autres sites de Gad SAS à Lampaul-Guimiliau (Finistère), qui emploient 71 personnes au total, l'unité de salé fumé (58 postes) et l'unité de graisse animale (13 postes), ne sont pas concernés par le plan de reprise et devraient être mis en liquidation.
Le président de la SVA Jean Rozé, Dominique Langlois, a indiqué à la presse qu'il avait exposé au tribunal la volonté de son groupe de « structurer une filière porcine durable » avec la reprise de Gad.
Il envisage pour cela d'investir 20 millions d'euros avec l'objectif d'un retour à l'équilibre dans un an et demi, malgré un « contexte difficile marqué notamment par l'embargo russe et un handicap de compétitivité lié au dumping social de certains pays, comme l'Allemagne ».
Un comité central d'entreprise, vendredi
Sur la question des effectifs, M. Langlois a confirmé le chiffre de 530 postes (soit 23 de plus que dans l'offre initiale de la SVA Jean Rozé) « pour faire tourner l'établissement dès lundi (20 octobre) ». Selon lui, les salariés seront informés des modalités du PSE « après la décision du tribunal ».
Patrick Piguel, délégué syndical central de la CFDT chez Gad, a souligné « le prix social élevé » de ce plan tout en estimant que la SAV Jean Rozé, qui « arrive comme sauveur », est « le seul opérateur qui a tout pour reprendre une société comme celle-là » et qu'il « vient pour du long terme ».
Parlant des « 313 salariés licenciables », en incluant ceux des sites finistériens, il a évoqué une « sacrée hécatombe » pour un groupe passé en quelques années de plus de 2.000 à 530 salariés, et qui avait déjà connu un plan de licenciement de 900 personnes l'an dernier dans son abattoir de Lampaul-Guimiliau.
Les représentants syndicaux s'interrogeaient en outre sur « le calendrier très serré » souhaité par le repreneur pour la mise en œuvre du plan social, avec des lettres de licenciement qui pourraient arriver dès le week-end prochain, alors que « la tension commence à monter » chez les salariés, selon M. Piguel. « On ne sait pas qui va être repris ou non, c'est très tendu », a renchéri Sandrine François, élue de la CFDT au CHSCT.
Un comité central d'entreprise, consacré au plan social, doit se tenir vendredi à Josselin.
Confronté à des problèmes de trésorerie, Gad SAS, spécialisé dans l'abattage et la transformation de porcs, a été placé le 11 septembre en liquidation judiciaire avec une poursuite d'activité de trois mois.