Le Sénat a autorisé vendredi 10 avril, à l'unanimité, les supermarchés à distribuer les invendus alimentaires à des associations, à l'occasion de l'examen sur le projet de loi Macron.
Les sénateurs ont adopté, sous les applaudissements, un amendement centriste défendu par Nathalie Goulet permettant aux magasins de commerce de détail, d'une surface supérieure à 1.000 mètres carrés, de « mettre en place une convention d'organisation de la collecte sécurisée des denrées alimentaires invendues encore consommables au profit d'une ou plusieurs associations d'aide alimentaire ».
Un amendement UMP similaire a été retiré. Pour que cette disposition puisse entrer en vigueur, il faut qu'elle soit également votée à l'Assemblée nationale.
Une expérience convaincante à Courbevoie
« Chaque jour, 20 à 40 kg de nourritures sont jetés par chaque supermarché alors que des gens en France ne peuvent pas, faute de moyens, se nourrir », a déclaré la sénatrice de l'Orne. Elle a souligné qu'un élu de Courbevoie (Hauts-de-Seine), Arash Derambarsh, a mené une expérience dans sa ville où il a pu distribuer chaque jour plus de 500 euros de nourriture.
Pour sa part, Michel Magras (UMP) a rappelé que le député Frédéric Lefebvre avait déjà déposé cet amendement à l'Assemblée nationale, mais qu'il n'avait pas été adopté à la demande du gouvernement.
Les sénateurs n'attendent pas le rapport Garot
De son côté, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a souligné qu'un rapport avait été demandé au député PS Guillaume Garot et qu'il sera remis le 15 avril. « Je vous demanderai donc d'attendre ce rapport », a-t-il dit sans être suivi par les sénateurs.
Quelque 1.700 amendements ont été déposés sur l'ensemble du texte dont l'examen va durer jusqu'au 18 avril. Il fera l'objet d'un vote solennel le 6 mai. Le gouvernement a demandé la procédure accélérée, c'est-à-dire une seule lecture par chambre.
« C'est un travail de terrain fait à Courbevoie qui trouve son aboutissement au Sénat », a déclaré à l'AFP Arash Derambarsh, qui a lancé en faveur de cet amendement une pétition qui a reçu 170.000 signatures. « Cet amendement permet de responsabiliser les enseignes », a-t-il ajouté.