Probablement inspirés par le Tournoi des six Nations, les pétroliers sont en train de faire le coup de l'éponge magique aux agriculteurs : on se sent mieux sur le moment mais, au réveil, l'hématome est toujours là !
En cause, l'annonce récente du passage au gazole non routier (GNR) dès mai 2011 pour les automoteurs agricoles, et la communication faite autour. Sur le terrain, pas une assemblée générale ne se tient sans que ce changement obligatoire de carburant ne soit remis sur le tapis par des paysans inquiets.
Pétroliers et constructeurs rament pour faire accepter le changement et ses conséquences financières. Et le discours à destination des agriculteurs d'évoluer depuis quelques mois. Après le ton autoritaire (« c'est l'Europe qui l'impose ! »), puis la voix de la raison (« la garantie sera enfin valable sur les moteurs à common-rail) », voici l'argument du portefeuille.
Car le GNR a l'avantage de faire tourner l'économie agricole : il intègre une proportion non négligeable de Diester. Selon Total, le taux d'incorporation peut atteindre 7 % et il est appelé à augmenter dans les années à venir. Une aubaine donc pour les producteurs de colza et la filière, qui trouvent un nouveau débouché de taille.
Mais à y regarder de plus près, la présence d'Emag (ester méthylique d'acide gras) n'a pas que des avantages. Elle pose des problèmes pour la stabilité et la conservation du gazole dans le temps. En effet, les esters sont des composés hydrophiles, c'est-à-dire qu'ils se décomposent en présence d'eau. De plus, ils ont pour effet de maintenir les dépôts en suspension et donc de limiter la stabilité du produit.
Conséquence logique : les stocks doivent être gérés en plus petite quantité que ceux du fioul (pas plus de six mois de réserve) et le GNR est additivé dès novembre pour résister au gel. D'où la présence de deux gazoles chez Total : été et hiver. Et ce sont précisément ces problèmes logistiques qui sont dénoncés par les agriculteurs.
Avec un réalisme bien anglais, BP jette un pavé dans la mare en lançant le GNR « Bio-Free » (comprendre sans biocarburant). Principal argument : l'absence de diester et donc une stabilité dépassant six mois pour une composition identique toute l'année. Le prix de ce « Bio-Free » sera supérieur à celui du GNR diester. A l'agriculteur de faire son choix.
Lire également :
- Gazole non routier : pas une, pas deux, mais trois cuves ! (27 janvier 2011)
SILENCE COMPLET
lundi 14 février 2011 - 00h12
Encore des nouveaux décrets pour em......le peuple! bizarement pas de tollé du SYNDICAT .Quelques recherches sur le net et je comprend pourquoi.Regardez donc qui est le président d'une grosse fabrique de diester.Je ne cite pas de noms pour éviter la censure(si si !1 seul de mes commentaires a été jusqu'ici publié ).Que LE SYNDICAT se moque des paysans ça on le savait,mais la FRANCE AGRICOLE ne doit pas être complice! Précisions de la rédaction : aucun message de la personne ayant écrit ce commentaire n'a été "censuré" comme elle le sous-entend. D'autre part, si elle peut commenter cet article, c'est bien parce que nous l'avons publié afin d'éclairer nos lecteurs internautes !