La Commission européenne a publié mardi un rapport sur les progrès réalisés par les États membres en matière de lutte contre la raréfaction de la ressource en eau et la sécheresse. Actuellement, elle lance une « série d'activités préparatoires dans l'objectif d'une révision en 2012 de la politique de lutte contre la pénurie d'eau et la sécheresse ».
Selon le communiqué de la Commission, le processus de surexploitation des ressources hydriques européennes constaté ne pourra être stoppé et inversé qu'au prix d'efforts supplémentaires.
« Sans une politique de tarification de l'eau efficace, sans une utilisation rationnelle de l'eau et sans mesures d'économie d'eau, l'Europe aura bien du mal à garantir une qualité de l'eau qui réponde à la fois aux besoins des consommateurs et aux défis du changement climatique », alerte la Commission.
« Depuis plusieurs années maintenant, la Commission presse les États membres d'adopter des solutions politiques telles que la tarification de l'eau, les mesures d'économie d'eau et d'utilisation rationnelle de cette ressource, ou des solutions misant sur l'amélioration des instruments de gestion de l'eau. »
La priorité revient à « la gestion des besoins. Les solutions concernant l'approvisionnement ne devraient être envisagées qu'après que toutes les formes possibles d'économie des ressources en eau ont été explorées », précise Bruxelles.
« En 2010, le mot d'ordre sera l'efficacité », et l'accent sera mis, entre autres mesures, sur « une utilisation rationnelle de l'eau dans le secteur agricole », prévient la Commission.
Ces opérations serviront de base au programme de 2012 visant à sauvegarder les ressources en eau de l'UE.
L'agriculture est le plus gros consommateur d'eau douce de l'UE, pointe la Commission. Les efforts de recherche devraient particulièrement se porter, au niveau national comme international, sur les cultures irriguées dans les régions les plus sensibles à la sécheresse.
Faisant suite au bilan de santé de la Pac en 2008, les Etats membres devront définir, à partir de 2010, des normes pour l'utilisation de l'eau pour l'irrigation, en accord avec les législations nationales en la matière. La Commission pointe la perspective d'une réduction des aides Pac en cas d'infraction.
Pour répondre à la nécessaire augmentation des surfaces pour la production de biomasse, avec pour objectif d'atteindre 10 % d'énergie renouvelable dans les transports d'ici à 2020, les cultures énergétiques devront être choisies en fonction de leur besoin en eau, et concentrées dans les pays d'Europe centrale et du Nord, plutôt que dans les pays du Sud, même si cette augmentation significative « n'entrainera pas la hausse de la consommation totale en eau pour l'irrigation dans la plupart des régions », souligne la Commission.
Bruxelles regardera de près les projets d'investissements agricoles, en particulier ceux visant à augmenter les surfaces irriguées et le stockage d'eau à grande échelle.
En tout état de cause, la Commission réclame une meilleure coordination entre la politique de gestion de l'eau et les politiques agricoles.
Selon le communiqué de la Commission, 3,3 milliards d'euros supplémentaires dans le cadre de la politique de développement rural permettront aux Etats membres de renforcer leurs efforts apportés à une meilleure gestion de l'eau par l'agriculture.