(Article complété le 9 juillet)
Le dernier rapport de la commission des comptes de l'agriculture, diffusé mercredi, dévoile des « résultats inquiétants » au niveau des revenus des exploitations en grandes cultures de notre pays, indique la Coordination rurale (CR) jeudi dans un communiqué.
Le résultat courant avant impôts (RCAI) des exploitations spécialisées en céréales, oléagineux et protéagineux a subi une chute de 10 % (38.700 € en 2011 contre 43.000 € en 2010).
« Par le biais d'équilibres d'assolement, les producteurs assument pleinement les impondérables de la météorologie. Cependant, la CR et l'OPG (Organisation des producteurs de grains, ndlr) attirent l'attention sur les fantaisistes augmentations des prix des fertilisants dont la politique tarifaire tient largement compte des cours des céréales », indique le communiqué.
« Le revenu des agriculteurs étant le produit du rendement de la culture par son prix, un prix fort et un rendement faible donnent un revenu stable. En 2011, les fabricants d'engrais ont indexé leurs tarifs uniquement sur la variable forte qui est le prix. Cette volatilité a conduit à l'incohérence d'une augmentation de 39 % en valeur des dépenses destinées aux engrais. Le revenu des producteurs s'en retrouve inévitablement plombé », explique la Coordination rurale.
La CR et l'OPG (sa branche des grains) soulignent qu'« une fois de plus les acteurs de l'industrie chimique et les partenaires de la distribution ont soigné leurs résultats financiers sans se préoccuper des dégâts qu'ils peuvent générer dans nos exploitations ».
Dans un communiqué du 9 juillet posté sur le blog de l'Unifa (industrie des engrais), celle-ci réagit indiquant que « les chiffres publiés par le ministère de l'Agriculture montrent au contraire que les achats d'engrais représentent une part stable, à 11% du chiffre d'affaires des producteurs de grain ».
« Dans un marché extrêmement concurrentiel, le prix des engrais azotés est déterminé par deux facteurs ; l'évolution de l'offre et de la demande au niveau mondial et les prix de la matière première principale à savoir le gaz naturel, indique le communiqué de l'Unifa. Le marché mondial des engrais fonctionne avec les mêmes tendances lourdes que celui des céréales : la demande est tirée par l'augmentation rapide des besoins alimentaires de la population qui doit passer de 7 à 9 milliards d'ici 2050 ».
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