Les agriculteurs grecs ont maintenu jeudi la pression sur le gouvernement, auquel ils réclament une aide financière, en campant sur plus d'une vingtaine de barrages routiers dans le pays, dont l'un bloquant le principal poste-frontière gréco-bulgare.
A ce point de passage, de longues files de camions s'étaient formées des deux côtés de la frontière, selon une source policière. Sofia a réclamé mardi une intervention de la Commission européenne, affirmant qu'une mobilisation similaire, il y a un an, avait fait perdre 10 millions d'euros aux transporteurs bulgares.
Aux autres frontières, avec l'Albanie, la Macédoine et la Turquie, et au second poste avec la Bulgarie, le trafic se faisait au ralenti au fil de fermetures sporadiques du passage, pour de brèves durées.
Avec plus de mille tracteurs déployés au total depuis dimanche en bord de route, surtout dans la plaine agricole centrale de la Thessalie et autour de Salonique (nord), les agriculteurs mobilisés réclament notamment une aide financière immédiate pour les principales productions du pays, dont les prix se sont effondrés, du coton à l'huile d'olive et du blé aux fruits.
Le gouvernement socialiste a réaffirmé mercredi à l'issue d'une réunion ministérielle qu'il ne céderait pas, tout en invitant le monde agricole à un dialogue plus général sur l'avenir du secteur.
Au vu de la crise financière que traverse le pays, « nous ne pouvons donner davantage [...], cela créerait des problèmes d'équilibre à l'économie », a affirmé sur la radio Flash la ministre du Développement agricole, Katerina Batzélis.
Le mouvement, qui ralentit tout le trafic sur l'axe nord-sud, est pour l'essentiel animé par des syndicalistes de l'opposition de droite et communiste, à l'avant-garde toutes ces dernières années de mobilisations similaires, coïncidant avec une trêve dans les travaux agricoles.
L'année dernière, la droite au pouvoir avait promis des « dédommagements » de plus de 400 millions d'euros pour obtenir la levée des barrages, mais Bruxelles réserve son feu vert, soupçonnant des aides déguisées, selon le quotien libéral Kathimérini.
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