Le président de Coop de France, Philippe Mangin, a annoncé jeudi la tenue de la première « semaine de la coopération agricole », qui se déroulera du 6 au 14 juin 2015. Plus de 130 manifestations sont prévues partout en France, autour du thème de l'alimentation : conférence, portes-ouvertes, randonnées thématiques, dégustations... L'occasion de vanter les « spécificités » des produits coopératifs et de marteler que « le consommateur peut trouver un bénéfice à en acheter ».
« New deal »
Au-delà de l'opération de communication grand public, cette semaine est aussi le moyen pour les coopératives agricoles de mettre un coup de pression sur les pouvoirs publics et les distributeurs, en ce qui concerne les relations commerciales. Pour Philippe Mangin, face à une guerre des prix persistante, la politique du ministre de l'Agriculture ne va pas assez loin dans la prise de responsabilité et produit des « résultats insatisfaisants ».
« Nous demandons une pause réglementaire et législative ainsi qu'une vraie méthode de suivi des négociations », a-t-il déclaré, appelant les organes de contrôles à être plus réactifs.
Dans ce contexte tendu, Coop de France s'est engagé dans un plan d'action sur deux ans avec la FCD (Fédération du commerce et de la distribution) et « quelques autres enseignes » pour « reconstruire un climat de confiance » dans la filière. Un « new deal », selon l'expression de son président, qui espère des résultats dès l'année prochaine. Selon lui, « le contexte n'a jamais été aussi propice pour l'espérer ».
Compétitivité
Philippe Mangin compte par ailleurs sur des efforts supplémentaires de la part du gouvernement pour soutenir la compétitivité des coopératives. Il réclame en particulier des mesures équivalentes à celles proposées au secteur industriel, comme le « suramortissement » des investissements annoncé par Emmanuel Macron, mais inapplicable à leur cas. « Que les cabinets ministériels nous fassent des propositions concrètes s'ils ne veulent pas que les coopératives déplacent leur activité vers leurs filiales », a-t-il menacé.
Ayant expliqué cela au président de la République lors de son entretien à l'Elysée le 29 mai dernier, Philippe Manguin rapporte que François Hollande se serait engagé à ce que des mesures compensatoires soit prises dans la prochaine loi de finances rectificative.