L'Organisation des producteurs de lait (OPL, Coordination rurale) demande «instamment à la Commission européenne de renoncer à son projet d’augmentation des quotas qui entraînerait, dans un cercle vicieux, la diminution des prix, la disparition d’éleveurs, et une baisse de qualité pour les consommateurs», explique le syndicat dans un communiqué.
Cette proposition de Bruxelles, qui porte sur le bilan de santé de la Pac, est «un mauvais coup porté aux producteurs». «L’objectif de la Commission européenne est de faire disparaître les quotas laitiers, rappelle l'OPL. La méthode qu’elle veut mettre en place pour y parvenir est simple: augmenter annuellement ces quotas jusqu’à ce qu’ils soient tellement élevés qu’ils n’aient plus de raison d’être et puissent être purement et simplement abandonnés. C’est donc ce qu’elle propose via les réformes présentées avec 1% en plus sur la période 2010-2015.»
Pourtant, les quotas sont «indispensables à la filière», estime le syndicat. «En effet, on constate dès aujourd’hui qu’une légère augmentation des quantités de lait dans l’UE fait dangereusement diminuer les prix payés au producteur. (...) Seuls les quotas peuvent assurer aux éleveurs comme aux consommateurs une garantie de stabilité des prix qui devrait leur permettre d’obtenir une rémunération équitable.»
L'OPL réclame donc «un instrument de régulation de la production souple, équilibrant l’offre et la demande». Elle cite comme exemple le Canada, où le système de double quota-double prix fonctionne «avec succès» depuis plusieurs années. Ce pays est néanmoins dans la ligne de mire de l'OMC, qui considère cette pratique non conforme aux préceptes de libre marché.