La Confédération nationale de l'élevage (CNE) a réaffirmé jeudi lors d'un colloque intitulé «Défis et opportunités pour l'élevage ruminant en Europe», l'importance d'une politique de l'herbe ambitieuse. Pierre Chevalier, le président de la CNE, a souligné le risque de voir les prairies être retournées dans les zones intermédiaires, là où elles sont en concurrence avec la culture des céréales.
L'élevage des ruminants subit de nombreuses attaques. Des experts de la FAO l'ont notamment accusé d'être responsable de l'émission de gaz à effet de serre. La CNE se bat contre cette idée, argumentant que les experts n'ont pas tenu compte du rôle de l'herbe dans leurs travaux. Elle a reçu le soutien du ministère de l'Environnement et de l'Inra face à ses détracteurs.
En revanche, à la demande des présidents d'associations spécialisées de la FNSEA (FNB, FNPL, FNO et FNEC) d'une politique de l'herbe ambitieuse et d'un rééquilibrage des soutiens dans le cadre du bilan de santé de la Pac, la CNE n'a obtenu aucune réponse concrète.
Le conseiller technique en productions animales de Michel Barnier a juste réaffirmé le soutien du ministre aux productions respectueuses de l'environnement, en assurant que la France appelle de ses voeux une politique cohérente de l'herbe.
De son côté, le représentant de la Commission européenne a rappelé que le financement d'un dispositif en faveur de l'herbe pouvait se faire dans le cadre de l'article 68 du bilan de santé de la Pac, ou dans le cadre du second pilier. Mais il n'a rien dit concernant un rééquilibrage des aides du premier pilier au profit du secteur de l'élevage.
«Cette décision devra se prendre à Bruxelles pour ensuite être appliquée en France, a assuré Henri Brichart, le président de la FNPL. La redistribution des aides est un sujet difficile, vu la volatilité du marché des céréales et le démantèlement des outils de gestion de marché opéré par Bruxelles. Nous n'en sommes qu'au début des discussions.»