La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a confirmé vendredi le placement sous contrôle judiciaire du militant des Bonnets rouges mis en examen dans le cadre de l'enquête sur les incendies des bâtiments publics à Morlaix lors d'une manifestation de légumiers.
Ce militant, suspecté d'avoir participé activement aux incendies des locaux de la Mutualité sociale agricole (MSA) et du centre des impôts de Morlaix (Finistère) dans la nuit du 19 au 20 septembre, avait dans un premier temps été placé en détention provisoire à Brest, dans le cadre de cette enquête.
Après quatre jours de détention, au début d'octobre, il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire, décision qui avait entraîné un appel de la part du parquet de Brest.
Le maintien sous contrôle judiciaire est assorti d'obligations, dont celle d'habiter Quimper où ce militant âgé de 40 ans a trouvé pendant sa détention un emploi d'ouvrier paysagiste.
Il ne devra pas quitter son domicile entre 20h00 et 07h00 ni participer à des manifestations publiques notamment.
Lors de l'audience de la chambre de l'instruction, jeudi, le juge avait souligné que ce militant avait « été identifié en alimentant le feu en lançant un objet enflammé sur une palette » lors de la manifestation des légumiers à Morlaix. Il lui est aussi reproché d'avoir entravé l'intervention des pompiers.
Les dégâts causés par les incendies des deux bâtiments sont estimés à 2,5 millions d'euros, a noté le juge.
Aussi l'avocat général avait-il réclamé jeudi le placement en détention provisoire du quadragénaire, pour éviter tout « risque de consultation » avec d'autres personnes impliquées dans ces incendies et « tout risque de pression sur les témoins ayant joué un rôle dans son identification ». Il avait aussi estimé qu'une déclaration à la presse du militant : « L'été a été chaud, l'automne risque d'être sympathique », constituait « une menace ».
L'homme, qui estime être « le bouc émissaire de la justice », reconnaît avoir participé à la manifestation des producteurs de légumes, mais conteste son implication dans les incendies, « fait exclusif de légumiers en colère », avait plaidé jeudi son avocat, Me David Rajjou. Il a assuré que la présence de son client était « fortuite ».
Ce dernier « revendique des opinions politiques » mais à aucun moment ne s'est porté en soutien de ces agriculteurs en colère, avait ajouté Me Rajjou.