Les trois agriculteurs placés en garde à vue mardi, dans le cadre de l'enquête sur les incendies de bâtiments publics à Morlaix en septembre dernier, en l'occurrence le centre des impôts et le bâtiment abritant la MSA de Morlaix, ont été mis en examen mercredi, a-t-on appris auprès de l'un de leurs avocats.
« Ils ont tous les trois été mis en examen sans contrôle judiciaire pour dégradations et incendies », a indiqué à l'AFP Christian Bergot, avocat de deux d'entre eux.
Les trois hommes sont de jeunes légumiers de la région de Morlaix et de Saint-Pol-de-Léon. « Ils ne contestent pas avoir été à la manifestation (...), mais ils n'ont pas participé » aux dégradations et incendies des bâtiments publics, avait indiqué la veille Me Bergot.
Une trentaine de personnes, essentiellement des agriculteurs, se sont réunis en début d'après-midi devant le tribunal de Brest en signe de soutien aux interpellés, dont le président de la FDSEA du Finistère Thierry Merret.
Près d'une dizaine de fourgons de CRS était visible aux abords du palais de justice au moment de la mise en examen des trois légumiers, qui sont sortis du tribunal sous les applaudissements.
10 ans de réclusion criminelle encourus
Les incendies s'étaient produits dans la nuit du 19 au 20 septembre 2014, au cours d'une manifestation à laquelle participaient une centaine de légumiers du nord du Finistère. Ils manifestaient en raison d'une crise conjoncturelle touchant tous les légumes depuis plus d'un an et affectant gravement leurs trésoreries. Les dégâts causés par les incendies des deux bâtiments ont été estimés à 2,5 millions d'euros.
Six hommes liés au monde agricole ont déjà été mis en examen début mars dans cette affaire, et également laissés libres. Ils ont été mis en examen pour « destruction par moyen dangereux » de biens publics, en l'occurrence le centre des impôts et le bâtiment abritant la Mutualité sociale agricole (MSA) de Morlaix, mais aussi « dégradation de bien d'utilité publique » et « entrave aux secours ». Ils encourent tous une peine maximale de 10 ans de réclusion criminelle.
Un militant des Bonnets rouges avait été mis en examen dès le mois d'octobre pour les même faits mais uniquement en ce qui concerne l'un des deux bâtiments. Il avait été écroué avant d'être libéré sous contrôle judiciaire.