La section caprine de la FRSEA du Poitou-Charentes alerte sur les «tensions» que «connaît actuellement» le marché du lait de chèvre, «avec une collecte plus abondante alors que les débouchés sont restés stables sur l’année 2009».
«Sans une gestion concertée, prévient-elle dans un communiqué du 4 janvier 2010, les tensions actuelles sur le marché conduisent à une concurrence exacerbée dont la conséquence automatique serait une baisse des valorisations». Or, «l’équilibre économique et financier des élevages caprins ne leur permet pas de supporter une baisse du prix du lait».
Les responsables de la section caprine de la FRSEA du Poitou-Charentes proposent donc «une réactivation de la maîtrise de production liée à l’engagement des entreprises du maintien du prix du lait, tout en préservant les capacités d’installer des jeunes et d’accompagner les récents investisseurs en phase de développement».
Ils soutiennent également «une réflexion au niveau de l’interprofession sur la meilleure manière de gérer le lait "excédentaire" afin d’éviter une spirale à la baisse sur les valorisations des produits caprins dans le cadre d’un échange avec les autres acteurs européens de la filière caprine pour assurer une démarche concertée au plan communautaire».
Pour la section caprine de la FRSEA, «il serait certes plus facile de réclamer une hausse du prix du lait de chèvre et de cibler les importations comme cause unique de (leurs) difficultés», mais elle considère que «les décisions de repli ne peuvent être que catastrophiques» pour la filière caprine française, «leader en Europe» et «largement exportatrice de fromages de chèvres».
Il faut qu'elle le reste «pour assurer le débouché de nos propres productions», insiste le communiqué de la FRSEA.
«Notre filière a su être courageuse, stratège et gestionnaire, en mettant en place elle-même des outils de gestion du marché, sans que la puissance publique n’intervienne», se félicite-t-elle, avant de conclure: «Nous sommes aujourd’hui dans un contexte où ces outils redeviennent nécessaires pour passer une période un peu plus tendue.»