La fromagerie Di Benedetto de Sacquenville a chuté à trois reprises. Mais cette fois, elle ne se relèvera pas.
La première fois, il y a une dizaine d'années, le fils du fondateur, François Di Benedetto, dépose le bilan et obtient un plan de continuation. Puis, il y a quatre ans, l'entreprise est mise en liquidation judiciaire et son activité reprise par une cinquantaine d'apporteurs de lait issus d'un GIE (Lieuvin-Pays d'Auge) et d'une coopérative, la Calid (Coopérative agricole laitière interdépartementale). Ils créent une société par actions simplifiées (SAS) : la Société nouvelle Di Benedetto.
La SAS fabrique de la mozzarella et des spécialités italiennes pour les pizzerias et les grossistes. Mais la concurrence des grands groupes fromagers et des problèmes de gestion interne ont condamné l'entreprise, également confrontée à une nécessaire mise aux normes.
Elle a fermé ses portes le 9 novembre dernier, licenciant ses quarante et un salariés et avec un passif dépassant deux millions d'euros, dont un million de lait impayé auprès des producteurs.
« Pour repartir, il aurait fallu au moins 1,8 million d'euros financés par les producteurs eux-mêmes. C'est impossible » affirme Jacques Enos, le président de la société depuis septembre dernier.
Jacques Enos a dû trouver une solution pour la trentaine de producteurs qui livraient encore près de huit millions de litres de lait à la fromagerie.
La coopérative Agrial a accepté de les intégrer dans sa collecte. « Notre objectif est de reprendre le maximum de producteurs. J'ai remis des bulletins d'adhésion à ceux qui veulent nous rejoindre », explique Jean-Pierre Bellée, le directeur de la filière laitière d'Agrial.
Les producteurs seront payés au tarif beurre-poudre jusqu'au 31 décembre 2010, puis seront intégrés dans la grille de paiement de tous les adhérents.
La reprise par Agrial ne règle cependant pas tous les problèmes pour la vingtaine de producteurs qui livraient la fromagerie par l'intermédiaire de la Calid. Les dettes supportées par cette coopérative vont retomber inévitablement sur ses adhérents.