Les administrateurs de l'union de coopératives bretonne Eolys, qui fait partie du Groupe Unicopa, dont 2.000 adhérents livrent leur lait au groupe Entremont Alliance, ont lancé lundi un «cri d'alarme» sur la situation de ces producteurs, victimes de l'effondrement des prix.
«Nous lançons un cri d'alarme: il faut sortir de l'impasse les 6.000 producteurs d'Entremont Alliance, dont 2.000 producteurs d'Eolys», ont déclaré ces administrateurs lors d'une conférence de presse à Guingamp.
Le groupe Entremont, qui collecte les trois quarts de son lait en Bretagne - représentant 30% de la production bretonne - a fait savoir qu'il ne pourrait pas appliquer l'accord conclu entre producteurs et industriels début juin après plusieurs semaines de manifestations.
Cet accord prévoit un prix d'achat annuel moyen du lait au producteur entre 262 et 280 EUR pour 1.000 litres, mais Entremont a annoncé qu'il ne pourrait pas payer plus de 205 euros en mai, un niveau largement inférieur aux coûts de production, selon les éleveurs.
Selon Gilles Bars, vice-président d'Eolys mais aussi administrateur d'Entremont, le troisième groupe laitier français est fragilisé car il exporte 40% de sa production sous forme de beurre et de poudre de lait, dont les cours ont fortement chuté en deux ans.
Il a tenu à démentir les «rumeurs» sur un possible dépôt de bilan d'Entremont Alliance. «La volonté politique d'Entremont, c'est de ne pas aller au dépôt de bilan», a renchéri M. Yannick Perquis, autre administrateur du groupe laitier et également président d'Eolys.
Face à cette situation, Eolys, qui se trouve en position d'intermédiaire entre les producteurs et l'industriel, alerte «l'ensemble de la filière laitière, les pouvoirs publics, les élus (...) sur les risques encourus par tout un territoire, ses producteurs, les salariés concernés et, au final, toute une filière», a déclaré Yannick Perquis.
Les dirigeants d'Eolys proposent la mise en place d'un système de mutualisation avec une caisse de péréquation pour limiter les écarts de prix payés à la production.
«Mes producteurs sont aussi bons que les autres et ils doivent être traités de la même manière», a insisté Yannick Perquis, demandant que l'aide annoncée par l'Etat (30 millions d'euros) aille en priorité aux producteurs livrant à des entreprises exportatrices qui, comme Entremont, sont pénalisées par la chute des cours mondiaux.
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