Alors que la discussion sur la déclinaison nationale de la réforme de la Pac bat son plein, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) a précisé sa position lors d'une conférence de presse le 5 septembre 2013.
Quatre outils vont plus particulièrement influencer l'élevage laitier :
• la convergence des aides,
• la surprime des 52 premiers hectares,
• la prime couplée à la vache laitière,
• et les 2 % de l'enveloppe des aides couplées réservés aux protéines végétales.
La FNPL insiste sur la bonne utilisation de ces outils « afin qu'elle soit bénéfique pour les exploitations les plus fragiles, en particulier celles en zones de montagne, tout en limitant son impact négatif pour les polyculteurs-éleveurs », souligne André Bonnard, trésorier de la FNPL. Le syndicat réclame donc la convergence la plus lente possible et un couplage des aides le plus élevé possible.
Afin de soutenir les polyculteurs-éleveurs (30 % des éleveurs laitiers), qui sont les plus impactés par la réforme, la FNPL propose que les 2 % de l'enveloppe couplée leur soient réservés. Les élevages les plus fragiles, souvent de petite taille et en zones de montagne, bénéficieront quant à eux de l'ICHN revalorisée. Enfin, « ces mesures doivent s'accompagner d'un plan de modernisation des bâtiments plus conséquent que par le passé », demande également André Bonnard.
Ces négociations ont lieu dans un contexte économique qui reprend des couleurs. La conjoncture s'annonce bonne, au moins jusqu'au premier semestre de 2014. En parallèle, les cours des céréales se calment, même si les charges restent élevées. Quant au prix du lait, les laiteries ont accordé des hausses importantes au cours des derniers mois.
« Au deuxième trimestre, l'avance de 25 €/1000 l négociée avec le médiateur des contrats a été respectée par la plupart des industriels, comme le confirment les enquêtes de FranceAgriMer, a souligné Thierry Roquefeuil. Selon les indicateurs de l'interprofession laitière, le prix moyen annuel en 2013 devrait s'établir dans une fourchette comprise entre 340 et 350 €/1000 l. C'est un prix économique, le prix « politique » évoqué [par Lactalis, ndlr] n'a pas lieu d'être. »
Malgré ces lueurs, les éleveurs « ont encore l'impression d'être dans un trou noir, souligne-t-il néanmoins. La situation des exploitations est encore compliquée. Ils ont besoin d'industriels qui les tirent vers le haut. »