En guise de cadeau à l'occasion des 50 ans de Yoplait, Véronique Le Floc'h, présidente de l'Organisation des producteurs de lait (OPL), a adressé une lettre ouverte virulente aux administrateurs de Sodiaal, co-actionnaire de la marque avec l'américain General Mills, publiée le 2 juillet 2015.
L'OPL critique les dépenses excessives réalisées sur les quais de Seine à Paris, le 18 juin dernier. « Faire tant de dépenses en cette période de crise laitière peut sembler indécent, estime-t-elle. Vu les bénéfices dégagés [par Yoplait], ce dont nous nous réjouissons, était-il impossible d'envisager mieux pour les éleveurs ? » Le syndicat cible également le mécénat mis en place par Yoplait. Ce mécénat « aurait-il aux yeux de ses dirigeants davantage de sens que l'agriculture et la production laitière ? »
Société privée
L'OPL critique également le mode de gouvernance et le montage capitalistique qui régit désormais Sodiaal. « Au-dessus d'une coopérative, il y a souvent une société privée (ex-Sodiaal international) dont le capital est détenu en totalité, ou partiellement, par une autre entité privée dépendant de cette coopérative (ex-Sodiaal SA), décrit-elle. La société mère perçoit des dividendes des entités affiliées, comme en 2013 lorsque Sodiaal International a perçu 14 millions d'euros de la SPV Sodiaal produits frais, 8,7 millions d'euros de la SPV Sodiaal Marques... Tout cela mérite bien des éclaircissements. »
L'OPL conclut en en appelant à la responsabilité des administrateurs de la coopérative dans les orientations et la redistribution des bénéfices aux associés-coopérateurs.
Le même jour, la Coordination rurale du Rhône-Alpes publiait un communiqué dans lequel elle réclamait également un meilleur prix du lait, critiquant le fait qu'« une large part de ses colossaux bénéfices part aux actionnaires de General Mills au lieu d'être réinjectée dans Sodiaal. Une partie devrait pourtant servir à rémunérer décemment les producteurs de lait, base de la prospérité de Yoplait ».