La cour d'appel de Colmar a condamné, vendredi, à un an de prison ferme, sans mandat de dépôt, le propriétaire allemand d'une entreprise maraîchère en Alsace, jugé pour avoir exploité 44 cueilleuses de fraises roumaines en mai 2009, a-t-on appris auprès de son avocat.
Cette peine est la même que celle infligée en première instance, en septembre 2010. Rolf Maier, 55 ans, a en outre été condamné à 2.200 euros d'amende et sa société (la SARL Fruits et légumes Rolf Maier) à 3.080 euros, soit bien moins que les réquisitions du ministère public (13.200 et 56.400 euros d'amende).
Le maraîcher était poursuivi pour « travail dissimulé » et pour avoir proposé à ses employées roumaines des conditions d'hébergement non conformes à la réglementation. Les salariées avaient été recrutées par une société polonaise, qui facturait ensuite ses services à M. Maier. « Ce n'était pas mon client l'employeur, il ne peut donc pas être poursuivi », avait plaidé Me Gérard Cahn.
Pour Jacky Wagner, secrétaire général de la CGT du Bas-Rhin, qui s'était constituée partie civile, le maraîcher a attiré les saisonnières roumaines en Alsace en leur promettant de leur payer « le transport, le gîte, le couvert et 50 euros par semaine d'argent de poche ». Mais, à la fin de leur séjour, il a déduit tous ces avantages de leur salaire, si bien que certaines sont reparties « en ayant gagné six euros par semaine ».
Selon d'autres estimations données en première instance, les saisonnières gagnaient au mieux entre 15 et 20 euros par jour. Elles étaient en outre hébergées dans des conditions « inacceptables », dans des préfabriqués disposant seulement de deux douches.
