Un comité de suivi et de réflexion, en marge des négociations visant à créer une zone de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Union européenne, a été mis en place afin de veiller aux intérêts de la France, a indiqué la ministre du Commerce extérieur.
« Ce comité permet d'échanger des informations et de définir une position française sur la stratégie de cet accord mais aussi sur ses implications », a déclaré Nicole Bricq, lors d'une conférence de presse, à l'issue de la première réunion de ce comité mardi à Bercy.
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont donné en juillet le coup d'envoi de vastes négociations visant à créer l'une des plus grandes zones de libre-échange dans le monde.
L'objectif de l'accord est d'éliminer l'ensemble des barrières, douanières et surtout réglementaires, qui entravent les échanges entre les Etats-Unis, première puissance mondiale, et l'Union européenne, son principal partenaire commercial.
« Un tel accord constitue un défi démocratique », a relevé M. Bricq, citant parmi les domaines sensibles les services financiers, le numérique, l'agriculture et l'agroalimentaire ou encore la culture.
La première réunion du comité, qui se retrouvera environ tous les trois mois, a également permis d'identifier plusieurs éléments à prendre en compte dans ces négociations : l'impact d'un tel accord sur les grands pays émergents comme la Chine, les différentiels de compétitivité et la nécessité de vérifier les handicaps et les intérêts de chacune des parties, a expliqué la ministre.
Le comité est composé de neuf parlementaires, de cinq représentants du monde industriel et de quatre experts (économistes notamment).
Parmi les différentiels en matière de compétitivité, ils ont identifié le secteur énergétique, le niveau des bas salaires aux USA qui est « nettement plus bas qu'en Europe », l'accès au crédit, les avancées technologiques. « Ce n'est pas forcément au désavantage de l'Europe », a-t-elle relevé.
La France dispose notamment d'avantages dans la fiscalité de l'innovation, avec le crédit impôt à la recherche, ou du numérique.
Dans ce dernier domaine, l'accord pourrait avoir un « effet positif de rattrapage » pour l'Europe. « Cela peut être une prise de guerre », a indiqué Mme Bricq, faisant référence aux géants américains de l'internet.