La transparence sur le marché des céréales, tant « sur la production mais également sur l'état des stocks, permettrait une meilleure gestion des risques d'approvisionnement et de prix », a souligné la société de conseil en gestion du risque des prix Offre et Demande Agricole (ODA), ce mercredi 17 mai 2011, dans un communiqué. Selon elle le G20 a ainsi raison de mettre le sujet à l'ordre du jour.
« Les importateurs ont intérêt à faire "patte blanche", s'ils veulent gérer au mieux leurs achats », poursuit ODA, qui observe qu'il règne « une opacité des stratégies (récoltes, stocks, jours de consommation...) », en particulier chez les pays d'Afrique du Nord.
Elle donne l'exemple « d'achats surprises » comme celui de 2 millions de tonnes (Mt) effectué par l'Algérie en janvier, ou « des couvertures "en douce" auprès de privés au prix fort dans un marché structurellement haussier ».
Le volume d'importation s'élève en moyenne à 21 Mt sur cette zone du monde (Egypte + Lybie + Algérie + Maroc), soit 17 % du marché mondial de blé (blé tendre et blé dur), précise ODA.
Pour la campagne 2011-2012, « pour apprécier tant les volumes de l'année et l'influence sur les cours, nous manquons pour l'heure d'informations fiables concernant les stocks. Le meilleur moyen est d'être sur place et discuter avec les opérateurs pour approcher au plus près la situation réelle. Selon nos informations, la situation est loin d'être claire et stabilisée », explique ODA.
« La récolte de nos concurrents sur la zone, en particulier celle de l'Ukraine, s'annonce de nouveau comme réelle, car potentiellement exportatrice (hors marché algérien). Du côté de la Russie, deux points d'interrogations subsistent : d'une part, l'ouverture annoncée correspond-elle à une volonté politique ou est-ce un simple effet d'annonce ? D'autre part, y a-t-il réellement une capacité d'exportation par rapport aux stocks dans le sud du pays ? », poursuit-elle.
« En l'absence de cette transparence, nous allons continuer d'assister à de fortes tensions pour des raisons d'incertitudes des capacités d'exportation (France, Russie, Ukraine), d'une demande inélastique et de couvertures d'ordre politique. Cette tension sera d'autant plus vive que la situation mondiale est tendue » sur le plan de l'équilibre entre l'offre et la demande, conclut ODA.