«Il faut organiser la régulation des marchés», a expliqué mardi Luc Guyau, rapporteur de l'avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur les marchés des matières premières.
«Preuve est faite que la seule loi du marché n'apporte pas un équilibre satisfaisant», a-t-il ajouté, accusant la forte volatilité des prix d'avoir augmenté le nombre de personnes souffrant de malnutrition dans le monde. «Parler de la régulation n'est plus un gros mot, quand on voit la façon dont a été gérée la crise financière, bénéficiant des interventions des Etats à coup de centaines de milliards d'euros», a poursuivi Luc Guyau.
Si le CESE ne propose pas d'outil concret de régulation, il en appelle néanmoins à la constitution de stocks publics destinés à atténuer la fluctuation des prix. «C'est une simple question de bon sens, de stocker les bonnes années en prévision des mauvaises», a ajouté Henri de Benoist, président de la section problèmes économiques du CESE.
Le CESE souhaite aussi que la régulation puisse empêcher des dérives des marchés financiers. Selon l'organisation, la croissance des marchés boursiers ces dernières années était bien trop importante en comparaison des richesses réellement créées. «Cela fait depuis dix ans qu'on voit la bulle spéculative gonfler», a relevé Henri de Benoist. Par exemple, pour remédier aux dérives de la financiarisation et de la spéculation sur les marchés des matières premières, le CESE propose un encadrement plus strict des marchés à terme.