L'épisode climatique de type « Niña », qui sévit dans l'océan Pacifique depuis début juillet et annonce en général des événements extrêmes, devrait se « renforcer » et durer au moins jusqu'au début 2011, ont indiqué mercredi des météorologistes.
La Niña, qui se caractérise par des températures anormalement basses des eaux de surface dans le secteur central et oriental du Pacifique, entraîne habituellement de fortes fluctuations du climat: plus de cyclones dans l'Atlantique et des moussons plus fortes qu'à l'ordinaire en Asie du sud.
Elle est également associée à des périodes de sécheresse en Amérique du sud, qui abrite plusieurs pays céréaliers comme l'Argentine, quatrième exportateur mondial de blé et deuxième de maïs.
« La Niña a démarré en juillet 2010, et n'en est encore qu'à ses débuts », explique Rupa Kumar Kolli, chercheur à l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
« Normalement, ce phénomène dure entre neuf et douze mois. Celle-ci va s'étendre au moins jusqu'à la fin de l'année », ajoute-t-il.
Selon l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA), l'actuelle Niña, qui a succédé au phénomène inverse El Niño (hausse des températures de l'océan Pacifique), devrait « se renforcer » et pourrait être « de modérée à forte ».
« Les récentes températures de l'océan, les modèles et plusieurs facteurs atmosphériques nous le laissent envisager », explique également Michelle L'Heureux, météorologue à la NOAA.
« Nous voyons déjà des impacts significatifs au niveau de l'Indonésie avec plus de précipitations, et un temps plus sec dans la partie ouest et centrale du Pacifique tropical », précise-t-elle.
Les pluies torrentielles de la mousson au Pakistan « sont cohérentes avec ce qu'on peut attendre de La Niña », indique pour sa part, le responsable de l'OMM. « Mais on ne peut pas directement lier les deux évènements », précise-t-il.
La dernière Niña remonte à 2007-2008.