Le soutien à la méthanisation doit « favoriser les petites unités grâce à un tarif avantageux pour l'électricité et une majoration de l'aide à l'investissement », recommande la Coordination rurale (CR) dans un communiqué du 5 août.
« Ségolène Royal annonce son ambition de créer 1.500 méthaniseurs en France pour les trois années à venir : une initiative louable qui doit cependant prendre en compte la nécessité de développer les méthaniseurs gérés par des agriculteurs qui restent les principaux apporteurs de capitaux. Même avec 51 % des parts, les exploitants peuvent vite perdre le contrôle face à des investisseurs mal intentionnés. »
« Les 100 millions d'euros dédiés constituent déjà une bonne base, puisqu'ils permettront d'impulser une dynamique autour du biogaz, option de réduction des charges d'énergie déjà choisie par 138 exploitations en France (source : SINOE). Selon la Coordination rurale, il faut utiliser cette enveloppe pour améliorer l'indépendance énergétique d'un maximum d'agriculteurs et ne pas concentrer les fonds sur des projets démesurés où l'agriculteur ne sert qu'à épandre le digestat. La CR demande une répartition qui favorise les petites unités grâce à un tarif avantageux pour l'électricité et une majoration de l'aide à l'investissement. Le bilan carbone des matières incorporées devrait également être pris en compte pour l'attribution différenciée de subventions. »
« Nous redoutons que l'intérêt croissant pour la méthanisation ne soit motivé que par les complications politiques en Ukraine et donc les tensions sur l'approvisionnement en gaz de l'Europe. Pour bien s'intégrer dans notre profession, la méthanisation doit garder les trois qualités fondamentales : diversifier le revenu, laisser les agriculteurs maîtres de la gestion des méthaniseurs et éviter la complexité administrative. Sur ce dernier point, la ministre devrait limiter la durée des dossiers à un an maximum, comme c'est le cas en Allemagne », conclut le communiqué.