Région plus connue pour les céréales que pour l'élevage, le Centre connaît pourtant un décollage notable en matière de biogaz agricole. En deux ans, « trois unités de méthanisation ont été mises en route, quatre vont l'être dans les prochains mois, dix en sont au stade de l'étude de faisabilité et trois sont en réflexion », détaille Julien Marco, de la chambre d'agriculture du Cher.
En 2009, lors de l'appel à projet méthanisation du Plan de performance énergétique, le Centre avait surpris en arrivant en tête pour le nombre de dossiers retenus (quatorze projets), devant la Bretagne (treize) et en trustant près du quart de la dotation nationale affectée (4 millions d'euros).
Les projets mobilisent en moyenne 18.600 tonnes de matières organiques, principalement des effluents d'élevage, des déchets agroalimentaires, des sous-produits agricoles et des cultures.
« Le plus souvent, il s'agit de cultures dérobées. Les cultures énergétiques interviennent lorsqu'il n'y a pas de disponibilité de déchets agroalimentaires ou de boues de stations d'épuration », précise Julien Marco. Le coût d'investissement oscille entre 5.000 et 6.000 €/kWe (kilowatts électriques) installé, selon la puissance.
L'unité de méthanisation inaugurée à Renay (Loir-et-Cher) il y a un mois se situe dans cette fourchette de coût puisque les associés de la société Ter'Biogaz ont investi 913.000 euros pour une puissance de 150 kWe. Les 5.700 t de substrats organiques sont fournies par trois éleveurs voisins, le lycée agricole de Vendôme (fumier bovin), un récupérateur de graisses animales, une coopérative (issues de céréales) et l'entreprise d'engrais organiques Laprovol (paille).
« Avec la chaleur issue du biogaz, nous pourrons sécher la matière organique et la granuler », précise Odile Deshayes, agricultrice et responsable de Laprovol.
Injection directe en projet
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