Les agriculteurs du Midi-Pyrénées avaient appelé jeudi soir à une mobilisation contre l'extension des zones vulnérables aux nitrates dans la région, une révision « sans aucune justification scientifique crédible », selon les deux syndicats mobilisés.
A l'appel des Jeunes Agriculteurs (JA) et de la FRSEA, près de 150 agriculteurs se sont rassemblés jeudi dans les Hautes-Pyrénées. D'autres ralliements étaient prévus à partir de 21h00 dans la région.
La nouvelle révision de la carte des zones vulnérables, mise en place pour lutter contre les pollutions aux nitrates, provoque une nouvelle fois la colère des agriculteurs du Midi-Pyrénées. « Nous sommes la région la plus touchée par la hausse du zonage », a indiqué à l'AFP le président de la FRSEA Midi-Pyrénées, Lillian Lasserre.
Les deux syndicats ont dénoncé dans un communiqué commun une définition « dogmatique » du nouveau périmètre qui « sape notre activité sans aucune justification scientifique crédible ». « Nous ne revendiquons certainement pas un droit à polluer (...) mais nous sommes convaincus que, pour agir efficacement, il faut zoner les territoires menacés », a ajouté M. Lasserre.
« Augmenter fortement leur capacité de stockage »
A la demande de la Commission européenne qui jugeait insuffisantes les mesures françaises contre la pollution des eaux par les nitrates, la France a abaissé de 50 mg/l à 18 mg/l d'eau le seuil au-delà duquel une zone est « vulnérable ». Mais les agriculteurs estiment que ce seuil ne repose « sur aucun fondement scientifique sérieux ». Ils contestent aussi la méthode utilisée, qui crée, selon eux, « des distorsions de traitements criantes entre agriculteurs ».
Ainsi, l'interdiction de l'épandage de tout engrais synthétique ou naturel (déjections animales) dans les zones vulnérables « entre la mi-septembre et février va contraindre les éleveurs à investir pour augmenter fortement leur capacité de stockage », a regretté Guillaume Darrouy, secrétaire général des JA de la Haute-Garonne.
A la fin de mars, le préfet du Midi-Pyrénées avait accepté de réduire d'un tiers la taille des nouvelles zones vulnérables dans le bassin Adour-Garonne, après les manifestations répétées dans le Sud-Ouest à l'automne dernier.