Le ministre italien de l'Agriculture, Luca Zaia, a affirmé lundi qu'il s'opposerait par tous les moyens à une décision du Conseil d'Etat lui demandant d'autoriser la culture du maïs génétiquement modifié.
« Nous respectons la sentence du Conseil d'Etat, mais nous ferons recours dans toutes les instances. Nous nous y opposerons également car nous sommes convaincus de représenter la volonté des citoyens. Et trois citoyens sur quatre ne veulent pas des OGM en Italie », a déclaré M. Zaia, selon des propos rapportés dans un communiqué du ministère.
Le ministère a 90 jours pour présenter un recours et n'exclut pas par ailleurs d'adopter une clause de sauvegarde comme l'ont déjà fait six pays France, Autriche, Hongrie, Luxembourg, Allemagne et Grèce afin d'interdire la culture d'OGM sur leur territoire, a indiqué un porte-parole du ministère.
Donnant raison au vice-président d'une association d'agriculteurs favorables aux OGM, le Conseil d'Etat italien a ordonné vendredi au ministère de l'Agriculture de conclure le processus d'autorisation de la culture du maïs génétiquement modifié sans attendre les décisions des régions italiennes sur les plans de coexistence entre OGM et non-OGM, comme le prévoit une loi de 2001.
Ces agriculteurs souhaitent pouvoir planter du maïs Monsanto 810, seule semence génétiquement modifiée dont la culture est autorisée dans l'Union européenne.
« Le monde scientifique est divisé sur les OGM » et « cultiver des OGM signifie conférer le grand patrimoine de l'agriculture que sont les semences aux grandes multinationales », a poursuivi le ministre italien.
M. Zaia souhaite en outre lancer en Italie un label « sans OGM » pour informer les consommateurs sur les produits qu'ils achètent.
Face à la décision du Conseil d'Etat, la principale association d'agriculteurs italiens, la Coldiretti, opposée aux OGM, a proposé de son côté la tenue d'un référendum au sein des agriculteurs.