Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, a présenté lundi, dans le Maine-et-Loire, le nouveau plan d’action pour la sauvegarde des zones humides, pour répondre aux engagements du Grenelle de l'environnement.
L’objectif du plan d’action est de favoriser les bonnes pratiques sur ces zones, notamment agricoles qui ont « permis jusqu’à nos jours le maintien d’importantes surfaces et de développer des outils robustes parce que partagés avec une gestion gagnant-gagnant en termes de production agricole et de préservation de la biodiversité », indique le ministère de l'Ecologie.
Le plan prévoit 29 actions qui seront engagées dès cette année incluant notamment le lancement d’un parc national de zone humide, un appel à projet pour l’acquisition et la gestion de zones humides participant à la lutte contre les inondations doté de 10 millions d’euros, la proposition de dix nouveaux sites Ramsar (1) en 2010, l’ouverture d’un portail internet sur les zones humides et le lancement d’une mission d’inspection d’ici à la fin de juillet pour améliorer les dispositifs d’aide de l’agriculture dans les zones humides.
Concernant les mesures du plan national d'action intéressant les agriculteurs, le ministère a prévu de :
• Soutenir l'élevage extensif en zone humide (action 1),
• Valoriser les produits agricoles issus des zones humides (action 2),
• Lancer des programmes d'actions territoriales en faveur des zones humides (action 3),
• Développer l’acquisition et la gestion des zones humides dans le cadre de la prévention du risque d’inondation (action 7),
• Innover dans le domaine des systèmes de production (action 18),
• Renforcer la formation et l'information des acteurs ayant un lien avec les zones humides (action 23).
« Trop longtemps oubliées de nos politiques en faveur de la biodiversité », les zones humides, particulièrement les « prairies humides, les tourbières, les landes humides, les annexes alluviales », sont aujourd’hui « parmi les milieux naturels les plus dégradés et les plus menacés », relève le communiqué du ministère. Ils « jouent un rôle majeur dans la réduction du risque inondation, mais aussi pour la biodiversité, la restauration de la qualité des eaux et le stockage du carbone. »
« Améliorer » les dispositifs d’aides pour « renforcer » l’agriculture en zone humide (Jouano) « Le temps est venu de sortir d’un malentendu fâcheux : ce n’est pas l’agriculture ou la fréquentation humaine qui sont les premières causes de la diminution des zones humides. Je dirais même : au contraire. » La secrétaire d'Etat à l'Ecologie a pointé lundi dans le Maine-et-Loire la mauvaise gestion des activités humaines dans les zones humides, tout en réhabilitant l'agriculture : « Si nous avons encore plus d’un million d’hectares de prairies humides, a-t-elle martelé, c’est grâce à l’agriculture ! » L'objectif est de soutenir 1 million d’hectares de prairies humides gérées durablement par l’agriculture, soit la moitié environ des surfaces en zones humides, a expliqué Chantal Jouano. Ce plan d'action « vise les dispositifs de préservation des zones humides tels que contenus dans la Pac ». Il doit s'« articuler » avec les autres dispositifs existant (prévention des inondations), voire les intégrer (stratégies pour la création d'aires protégées, et des trames verte et bleue). Le plan d'action doit à terme « coordonner la mise en œuvre des multiples lois, directives et autres stratégies – directives-cadres sur l'eau, sur les énergies renouvelables, aux oiseaux ou encore aux habitats faune flore – qui réglementent les zones humides, a relevé la secrétaire d'Etat. Le plan doit également faciliter « une valorisation économique des produits issus des zones humides » à travers une collaboration du ministère de l'Ecologie avec l’APCA (chambres d’agriculture). « En plein accord avec Bruno le Maire », ministre de l'Agriculture, le ministère de l'Ecologie va lancer un bilan sur « l’efficacité et l’amélioration nécessaires des dispositifs d’aide existants pour les agriculteurs sur les zones humides » (MAE, MAEt, révision des ICHN...). Ce sera le moyen d’identifier les « pistes prioritaires en vue de la réforme de la Pac », a encore ajouté Mme Jouano. Les conclusions devraient être rendues d’ici à juillet 2010. |
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(1) La France participe à la convention internationale de Ramsar (Océanie) sur les zones humides, à laquelle elle apporte une contribution obligatoire.
Pour en savoir plus, téléchargez la liste détaillées des 29 mesures du plan d'action pour la sauvegarde des zones humides.