Le ministre allemand de l'Agriculture, Horst Seehofer, s'est exprimé jeudi en faveur d'un changement radical de l'approche européenne face aux OGM, alors que les interrogations de la France sur le maïs OGM ont contribué à relancer le débat en la matière.
«Je veux un processus d'approbation (des OGM) réformé, qui soit fondé scientifiquement, transparent et juridiquement solide», a déclaré le ministre conservateur, qui s'exprimait lors du salon agricole allemand Grüne Woche («Semaine verte») à Berlin. «Je veux arriver à un processus qualitatif meilleur, plus propre», a-t-il ajouté, qualifiant les mécanismes actuels de «dépassés».
Tiraillée entre les positions divergentes de ses membres, l'Union européenne n'a pas de ligne de conduite commune sur la question des OGM et chaque Etat agit à sa guise.
La semaine dernière, la France a fait part de «doutes sérieux» de scientifiques sur le maïs Mon 810 de Monsanto.
Paris pourrait donc activer prochainement une «clause de sauvegarde» et interdire provisoirement la culture du Mon 810, une mesure prise par l'Allemagne l'an dernier.
«Les Français posent les mêmes questions à Monsanto que j'ai posées il y a un an», a commenté M. Seehofer. «Voyons voir ce qui en ressort, c'est hautement intéressant», a-t-il ajouté. «Je revendique le fait d'avoir été le premier en Europe» à exprimer des doutes sur le maïs de Monsanto, cultivé dans plusieurs pays européens depuis une dizaine d'années, a-t-il poursuivi.
L'Allemagne avait levé son interdiction sur la culture du Mon 810 au début de décembre, après des engagements de Monsanto sur un contrôle régulier des effets sur l'environnement du maïs génétiquement modifié.