Avril, propriétaire de Lesieur et leader français des huiles, voit dans le Maroc un débouché pour le tournesol et le colza de l'Hexagone, ainsi qu'une porte d'entrée vers le prometteur marché africain.
Au Maroc, la culture du tournesol « s'est effondrée dans les années 1990, à cause des baisses de subventions et de rendements car les semences étaient mal sélectionnées », explique à l'AFP Samir Oudghiri Idrissi, directeur général de Lesieur Cristal, filiale marocaine d'Avril. D'où l'idée du groupe français de s'implanter dans le royaume pour y trouver un débouché, tout en l'aidant à relancer sa propre production. Car actuellement, les Marocains consomment de l'huile de soja, importée des Etats-Unis.
La situation marocaine est une « aubaine pour la ferme France », assure Jean-Philippe Puig à l'AFP. Même si la production devrait nettement augmenter à l'horizon de 2020, « il n'y aura jamais assez de tournesol et de colza, donc on va le faire venir de notre réseau » d'agriculteurs français.
Au Maroc, l'objectif est de produire 230.000 tonnes de tournesol et de colza d'ici à 2020, contre zéro il y a deux, trois ans, soit 20 % des besoins du pays. Il faudra pour cela tripler les rendements, grâce à des programmes de sélection des semences, de formation, d'équipement.
Un « marché gigantesque »
L'implantation au Maroc, sa première d'envergure sur le continent, a permis à Avril de mettre un pied sur ce « marché gigantesque », explique Jean-Philippe Puig, qui ambitionne de faire de l'Afrique subsaharienne le « terrain de jeu » du groupe.
Au Sénégal, Avril tente de monter une filière intégrée d'arachide, sur le modèle marocain. Le groupe a racheté une usine de trituration (extraction de l'huile) en 2013 et travaille, là aussi, avec des agriculteurs locaux et des semenciers français pour augmenter les rendements.
Le groupe compte aujourd'hui de petites usines dans une dizaine de pays (Tunisie, Algérie, Côte d'Ivoire...), mais réalise moins de 10 % de son chiffre d'affaires sur le continent africain.