Le Copa-Cogeca (syndicats et coopératives agricoles européennes) n'est pas satisfait des propositions présentées mardi par la Commission au Parlement européen sur le bilan de santé de la Pac. Il appelle les Etats membres à procéder à des modifications.
«Le principal défi que doit relever l’agriculture aujourd’hui est de produire suffisamment de denrées alimentaires pour répondre à la demande mondiale croissante, et ce de manière durable et stable, dans un contexte d’incertitudes climatiques, de volatilité des prix et de spéculation accrues», rappelle les syndicats qui mettent en doute les conséquences des propositions de Mariann Fischer Boel.
«Par exemple, il n’est tout simplement pas opportun en ce moment de transférer des ressources servant à soutenir le rôle de production des agriculteurs européens vers le développement rural. C’est pourquoi nous sommes opposés à l'augmentation de la modulation obligatoire. Nous soutenons le développement rural mais notre priorité aujourd’hui doit être de nous assurer que les agriculteurs soient à même d’optimiser leur potentiel de production tout en respectant les normes très rigoureuses et coûteuses de l’UE en matière de sûreté des denrées alimentaires, de protection de l’environnement et de bien-être animal», a expliqué Gerd Sonnleitner, le vice-président du Copa.
«Il n’est pas non plus approprié d’affaiblir les rares mécanismes encore à notre disposition pour stabiliser les marchés et offrir des filets de sécurité aux agriculteurs. Les stocks publics de céréales dans l’UE sont actuellement à zéro, et les prix sont extrêmement volatils. Cette situation rend également les consommateurs vulnérables», tempête-t-il.
«Nous craignons également que les négociations commerciales en cours à l’OMC n’aggravent la situation au lieu de l’améliorer. La Commission européenne a démontré que, si un accord commercial est conclu, l’UE connaîtra un recul de la production et des pertes de plus de 18 milliards d’euros. De plus, le message de l’OMC aux pays en développement est qu’ils doivent importer davantage au lieu de développer leur propre capacité à nourrir leur population», a conclu le vice-président.