Orama, qui doit tenir son assemblée générale le 10 juin prochain, a demandé mardi lors d'une conférence de presse plus de «flexibilité» dans la Pac.
«Ne construisons pas une réforme de la Pac par nature pluriannuelle sur des considérants économiques très conjoncturels», estime l'organisation des grandes cultures pour qui les propositions «rigides» de la Commission (suppression de l'intervention, passage de la modulation de 5 à 13% au minimum) sont «inacceptables». «Le contexte économique actuel exige au contraire une flexibilité qui permette, lorsque l'économie d'un secteur de production y est propice, d'effectuer de la péréquation interfilières.»
Orama est plus positive sur la démarche de certification Haute valeur environnementale (HVE) dont le principe a été instauré lors du Grenelle de l'environnement. Elle souhaite ainsi s'engager «activement» dans le développement de cette certification en proposant «un schéma concret sur la mise en place de cette démarche». Ce schéma est fondé sur quatre principes: volontariat, simplicité, progressivité et reconnaissance de l'existant. «L'idée est d'être proactif sur le sujet et de faire prévaloir notre professionnalisme», explique Philippe Pinta, président d'Orama.
Une expérimentation sera effectuée dans le département du Tarn sur quelques exploitations volontaires, afin de vérifier sur le terrain que le dispositif proposé est pertinent, qu'il répond à une attente des agriculteurs et qu'il peut réellement être mis en place. «Cette action doit permettre de parvenir à un référentiel adapté et à une adéquation du système avec l'ensemble des démarches existantes sur le terrain.»
Sur les phytos, l'organisation syndicale est plus inquiète. Elle craint une «remise en question de la capacité de production» française. Pour le syndicat des grandes cultures, le plan Ecophyto «doit se faire dans la perspective de ''produire plus et mieux'', ce qui signifie accroître la productivité et aussi maintenir la compétitivité des exploitations». Orama estime aussi que les retraits en cours de molécules ne «doivent pas conduire à des distorsions de concurrence avec d'autres pays producteurs européens». «Il est exclu de continuer à plonger des filières dans des impasses techniques», alerte l'organisation.