Le procureur de Laval a annoncé mercredi l'ouverture d'une information judiciaire pour « mise en danger de la vie d'autrui et pollution », après des émissions anormales de PCB sur le site de l'usine Aprochim de Grez-en-Bouere (Mayenne).
« Le juge d'instruction de Laval a été saisi » à la suite de deux plaintes avec constitution de partie civile déposées par des riverains « très inquiets sur le risque qui pouvait être encouru », a indiqué Raphaël Sanesi au cours d'un point de presse.
Parallèlement, le préfet de la Mayenne, Eric Pilloton a annoncé mercredi que les dernières analyses menées au sortir des cheminées de l'usine spécialisée dans le traitement de déchets contaminés avaient une « tonalité encourageante », avec des « résultats en deçà des seuils fixés à l'entreprise en termes de polluants émis ».
Actuellement, « la production d'Aprochim reste bridée à 50 % de son activité » et l'usine qui emploie 80 personnes pourra reprendre à plein régime quand les autorités auront une « série de résultats positifs » dans le temps, a souligné le préfet.
Onze exploitations agricoles ont été placées sous séquestre total ou partiel depuis la détection, au début de janvier 2011, de taux anormalement élevés de concentration en polychlorobiphényles (PCB) dans leurs productions (lait, viande et œufs) et 300 bovins contaminés ont été abattus.
Actuellement, trois exploitations restent sous séquestre total ou partiel, selon les autorités.
Alors que, selon la préfecture, le suivi médical des salariés a permis de déceler depuis 2007 des taux d'imprégnation aux PCB supérieurs aux normes chez une vingtaine de techniciens en production depuis plus de cinq ans, les riverains ont obtenu récemment de bénéficier d'une campagne de dosage sanguin pour savoir si leur santé a pu être affectée.
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