Daniel Picart, le président du Marché du porc breton (MPB), et Jean-Pierre Joly, son directeur, ont annonce jeudi lors d'une conférence de presse à Plérin (Cotes-d'Armor), la mise en place à la fin de novembre d'un nouvel outil au MPB : le contrat à livraison différée.
Ce contrat engagera un éleveur, son groupement de producteur et l'abatteur qui achètera ses porcs aux enchères montantes. Autrement dit, les éleveurs pourront mettre en vente des porcs des leur entrée en engraissement. Il s'agit d'un marché physique et non virtuel.
Les producteurs s'engageront sur le nombre d'animaux et la date de livraison. Ils les proposeront à un prix objectif qu'ils fixeront eux-mêmes. Ensuite, les lots de porcs seront proposés aux abatteurs qui ne connaîtront pas le prix objectif de l'éleveur. La vente aura lieu une fois par semaine. L'abatteur qui remportera le lot sera celui qui en aura proposé le meilleur prix, et aura au moins atteint le prix objectif de l'éleveur.
Pour l'instant, un seul abatteur a manifesté son intérêt pour le système. Mais tous sont venus à la dernière réunion d'information. « Mais les abatteurs chassent en meute, souligne Daniel Picart. On démarrera même avec un seul abattoir. Si on ne propose rien, on n'aura rien ! »
Les organisateurs du MPB estiment que cette nouvelle possibilité offerte ne devrait pas empiéter sur le marché spot actuel. « Il est grand temps que les producteurs se réapproprient la vente de leurs animaux, insiste Daniel Picart. Mais ce dispositif ne prendra de l'importance que s'il va jusqu'au bout de la chaîne. » C'est-à-dire si les maillons d'aval assurent leur marge de la même façon.