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Regagner les 2 millions de charcutiers perdus depuis 2010 (ministère)

Publié le lundi 15 avril 2013 - 17h59

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Le ministre de l'Agriculture veut voir remonter de 23 à 25 millions de têtes le cheptel porcin français. Il appelle les distributeurs à un geste commercial pour limiter la hausse des coûts de production qui pèsent sur les éleveurs (© Champion)

Stéphane Le Foll a présenté, ce lundi 15 avril 2013 à quelques journalistes, la stratégie à moyen et long terme qu'il a retenue et présentée durant la matinée aux professionnels de la filière porcine. Son ambition : « revenir à un niveau de production que l'on connaissait en 2010. On avait 25 millions de têtes en 2010, on est à 23 millions aujourd'hui, et on va continuer à descendre. La baisse de 2 millions de porcs, c'est déjà un abattoir. » Concernant les difficultés conjoncturelles des éleveurs confrontés à la hausse de leur coût de production, le ministre attend un geste des distributeurs.

 

La filière, y compris ses syndicats de salariés, s'est retrouvée lundi à 9 heures au ministère de l'Agriculture pour partager les conclusions des quatre groupes de travail qui ont planché sur l'amont de la filière, le maillon de l'abattage-découpe, le cahier des charges VPF et la volatilité des prix. « Sur la partie de l'amont, on a un problème conjoncturel, souligne le ministre. C'est la situation des trésoreries des éleveurs et de leur capacité d'autofinancement, très faibles aujourd'hui. J'ai fait une demande, à la fin de la réunion, pour que, dans le cadre de l'interprofession, il y ait des propositions faites par la grande distribution pour de tenir compte des demandes [...] des producteurs de pouvoir avoir des propositions sur les prix. »

 

Toujours pour l'amont, à moyen et long terme, Stéphane Le Foll veut relancer l'investissement. Pour cela, il mise sur son plan méthanisation, « avec une prise en compte de l'azote total pour la gestion des excédents. J'ai précisé aussi que le Premier ministre avait confié à Delphine Batho le soin de mener une discussion pour faire évoluer, dans le cadre de la simplification, les règles applicables aux installations classées. » Un troisième régime, l'enregistrement, pourrait venir s'intercaler entre celui de la déclaration et de l'autorisation. Il concernerait les élevages de 450 à 749 truies ou de moins de 2.000 porcs charcutiers. L'objectif est de présenter un projet d'arrêté à la fin de juin.

 

Pour l'aval de la filière, les pouvoirs publics affichent la volonté de retrouver le niveau de production de 2010. Sans cela, nul doute que des abattoirs fermeront leurs portes, avec des licenciements à la clé. « On a une période de surcapacité [d'abattage, NDLR] à gérer aujourd'hui, reconnaît Stéphane Le Foll. Nous souhaitons que cela se fasse de manière concertée, qu'on évite des fermetures brutales. Il y en a déjà eu, il y en a qui sont en discussion ou pas encore actées. » Pour y parvenir, l'Etat compte mobiliser tous les outils à sa disposition, notamment la Banque publique d'investissement, « pour moderniser l'appareil de transformation qui est vieux ».

 

Le ministre attend aussi de l'interprofession qu'elle revoie le cahier des charges associé au logo VPF (viande porcine française). L'objectif est d'en faire un outil capable de rivaliser avec le standard QS des Allemands. « On a besoin de travailler le cahier des charges pour que le sigle s'appuie sur des critères identifiables par le consommateur, insiste-t-il. On a ouvert des pistes ce matin : la question sociale doit être intégrée, la qualité sanitaire, la localisation, la qualité des produits. » Rendez-vous est pris avec l'interprofession, avant l'été, pour caler ce nouveau cahier des charges.

 

Enfin, concernant la volatilité des prix, Stéphane Le Foll a réaffirmé « l'engagement [du gouvernement, NDLR], en particulier sur les questions de modification, dans le cadre de la loi sur la consommation, de la LME et de la LMA pour intégrer des indices qui permettent de répercuter des hausses des coûts de production. Le tout faisant consensus autour de la table, même la grande distribution est d'accord pour en discuter, l'Ania [représentée par les charcutiers, NDLR] aussi. » Autrement dit, les pouvoirs publics entendent introduire « l'obligation de négocier ou de renégocier un contrat lorsqu'on constate des évolutions de prix impactant les coûts de production. Et avec des objectif de résultats. »

 

 

Les premières réactions

 

L'annonce sur les installations classées est « très positive » pour les éleveurs car « elle permettra de traiter les dossiers plus facilement », a expliqué Jean-Michel Serres, président de la Fédération nationale porcine (FNP).

 

« On attendait un discours plus musclé » car « tous les signaux sont au rouge pour nous », a réagi le Sniv-SNCP, syndicat regroupant les entreprises de la viande, dont les abattoirs. « Nous attendions notamment que le ministre se prononce sur la distorsion de concurrence en Europe et la nécessité d'un salaire minimal en Allemagne », a expliqué Pierre Halliez, directeur général du syndicat, les abattoirs subissant de plein fouet la concurrence allemande qui a des coûts de main-d'oeuvre moindres.


L'Onep (Organisation nationale des éleveurs de porcs, syndicat affilié à la Coordination rurale) « accueille positivement ces premières propositions ». Mais l'organisation tient à souligner que « ce plan sera réalisable uniquement si les éleveurs retrouvent les capacités financières pour investir ». La première urgence est de relever le prix du porc au-dessus des coûts de production. Pour mémoire, le porc se vendait à 2 €/kg l'été 1992, alors qu'aujourd'hui il se vend à 1,50 €/kg ! », indique-t-elle.

 

L'Onep regrette que « l'alimentation des animaux n'ait pas du tout été abordée alors qu'elle est la principale source d'inquiétude des éleveurs ». Enfin, « il est complètement incohérent que l'Etat ordonne la fermeture d'au moins 15 % des élevages qui ne sont pas aux normes « bien-être des truies gestantes » alors que dans le même temps il cherche des solutions pour relancer la production ». Par conséquent, l'Onep « demande à nouveau instamment des délais supplémentaires ».

 

 

Eric Roussel


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