La Coordination européenne Via Campesina, dont font partie en France la Confédération paysanne et le Modef, milite mercredi dans un communiqué pour un changement de politique dans le secteur porcin et une réorientation des modes de production au niveau communautaire.
Cette revendication intervient au lendemain de « la première des trois réunions du groupe consultatif porcin » par la Commission « afin d'examiner les remèdes à la crise porcine actuelle liée à l'envolée des cours de l'alimentation animale ».
L'organisation syndicale estime que le scandale de la dioxine en Allemagne « sert de révélateur d'un modèle de production porcine industrialisée très fragile ». Et que « face à l'envolée des coûts de production, dramatiques pour tous les éleveurs, le lobby agro-industriel largement appuyé dans ses déclarations par la DG AGRI s'est montré hier désemparé ».
« Avec un revenu aujourd'hui négatif, le travail des éleveurs n'est pas reconnu et ils ne veulent plus en être portés responsables, assure Via Campesina. Entre les producteurs de céréales et la grande distribution, il y a des marges à répartir. »
L'organisation syndicale estime que les prochaines années s'annoncent « difficiles pour les éleveurs, car la Commission n'a guère de propositions : aides pour des assurances revenu, soutien à la restructuration et à l'installation de nouveaux groupements de producteurs, fin de la tolérance zéro pour les importations d'OGM. Les participants ont reconnu que cela n'allait pas régler le problème. »
C'est ce qui conduit Via Campesina à demander « l'arrêt de la concentration de la production, le rétablissement du lien au sol ». Ainsi qu'une « meilleure répartition de la valeur ajoutée et une transparence des marges tout au long de la filière. Au lieu d'assurances revenu chères pour les contribuables et les éleveurs, il faut prendre le problème en amont et maitriser la production, en commençant par diminuer le poids des carcasses, de plus en plus lourdes au fil des années. »