Une séance exceptionnelle de cotation de la viande de porc a démarré vendredi matin au Marché du porc breton (MPB) de Plérin au lendemain d'une nouvelle crise qui a entraîné la suspension de la cotation prévue jeudi et un changement de président, a constaté l'AFP sur place.
Le président de la section porcine de l'UGPVB (Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne) Michel Bloc'h ainsi que le nouveau président du MPB François Pot étaient présents, tout comme quelques rares représentants de producteurs.
« Les responsables du MPB ont rencontré hier soir [jeudi] Cooperl et Bigard. Tous se sont donnés quinze jours pour reformer le MPB », a indiqué à l'AFP Michel Bloc'h, lors de la reprise de cotation. « Bigard et Cooperl ne veulent plus que le MPB puisse être politisé par un opérateur capable de faire le prix. [...] Il faut trouver un mécanisme, sinon le marché va mourir », a-t-il ajouté.
Après avoir exigé pendant des semaines un prix minimum de 1,40 euro le kilo pour leurs porcs, la section porcine de l'UGPVB a créé la surprise en renonçant jeudi à cet objectif, semant la division au MPB de Plérin.
Colère de Le Foll
Après cette annonce, Daniel Picart, qui présidait le MPB depuis cinq ans, a dénoncé devant le conseil d'administration la « trahison » qui le poussait à démissionner. Il a été remplacé par François Pot, par ailleurs président du groupement de producteurs de porcs Porélia.
Dans la foulée, le MPB avait suspendu sa cotation prévue jeudi, reportée à une date ultérieure. Le refus en août de deux des principaux acheteurs de porcs, Bigard et la Cooperl, de payer 1,40 euro, et leur retrait du marché, avaient déjà généré une vive tension dans la filière. Bigard a en outre annoncé la semaine dernière sa volonté d'acheter tous ses porcs cinq centimes en dessous du cours du Marché du porc breton.
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a fait part de sa « colère » vendredi après la décision de l'UGPVB de renoncer au prix minimum de 1,40 euro le kilo pour leurs porcs pourtant fixé avec le gouvernement. « Parce que les producteurs de porcs avaient demandé à ce qu'on revalorise leur prix compte tenu de la difficulté dans laquelle ils étaient, on avait trouvé un accord commun entre les producteurs, les industriels et la grande distribution », a rappelé M. Le Foll sur France Info. « Là, c'est l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne qui a demandé à ce que le prix baisse. A partir de là, chacun assumera ses responsabilités », a-t-il déclaré.