Entre 400 et 500 vignerons du Beaujolais, livrant leur vin en vrac à des négociants, ont manifesté vendredi matin devant la sous-préfecture de Villefranche-sur-Saône pour demander des prix rémunérateurs, a constaté un journaliste de l'AFP.
Après avoir brièvement parcouru les rues de la ville, ils se sont rendus devant la sous-préfecture, brandissant des banderoles : « La sauvegarde des exploitations a un prix » ou « Viticulteurs en colère, notre Beaujolais nouveau a un prix ». Ils ont ensuite été reçus par le sous-préfet.
« Le prix de vente aux consommateurs ne va pas diminuer et on espère que les prix de vente de notre production resteront les mêmes » mais « on a peur car certains négociants ont fait des offres à la baisse », s'inquiète Emmanuel Fellot, viticulteur. « On vient de rentrer un millésime superbe grâce au soleil » mais « la contrepartie [de la sécheresse], c'est qu'on a une petite récolte », poursuit le vigneron. « La vente a lieu maintenant car le Beaujolais nouveau sera là dans un mois et demi, donc nous nous sommes rassemblés juste avant que le marché avec les négociants ne commence », a-t-il encore expliqué.
Tous les vignerons ne sont pas logés à la même enseigne dans le Beaujolais où les vendeurs en vrac, qui représentent près de 85 % des volumes de Beaujolais nouveau et Beaujolais-villages, selon Inter-Beaujolais, côtoient les propriétaires de crus du Beaujolais, nettement plus cotés.
En 2012, une gelée hivernale, qui avait nui au bon développement végétal des ceps et donc aux rendements, avait conduit à une revalorisation des prix, qui s'était poursuivie en 2013, mais pas en 2014. Selon des données fournies par l'interprofession, les cours ont en effet fortement augmenté entre 2011 et 2012 (de 163 euros les 100 litres pour le Beaujolais nouveau à 221 euros en 2012). Ils ont par la suite reculé, revenant à 218 euros l'hectolitre l'an dernier.