Le conseil général du Calvados (Divers droite) et le conseil régional de Basse-Normandie (PS) menacent de ne pas verser les 500.000 euros de subventions qu'ils ont, à eux deux, promis à Lactalis si le groupe laitier ne s'engage pas à respecter les accords nationaux sur les prix du lait.
Le département a voté le mercredi 31 mars 2010 la « suspension » d'une subvention de 250.000 euros destinée à l'usine Lactalis de Saint-Martin-des-Entrées (Calvados), en attendant une « table ronde » durant laquelle « Lactalis, qui avait remis en cause l'accord de juin 2009 sur les prix du lait, devra s'expliquer sur ses pratiques », a indiqué Michel Granger, vice-président du conseil général.
Le conseil régional de la Basse-Normandie a également fait savoir qu'il attendait cette table ronde qui devrait se tenir « dans les semaines qui viennent » à l'initiative de la Région, selon Philippe Bonneau, vice-président chargé de l'économie.
Le porte-parole de Lactalis, Luc Morelon, a déclaré que « si le conseil général ne veut pas qu'on investisse, il faut qu'il le dise ». « Le lait est 15 % plus cher en France qu'en Allemagne, si on ne veut plus de lait en France, il faut le dire », a-t-il souligné.
Lactalis appliquera l'accord signé mardi à Paris entre la FNSEA et les industriels, « même si ce n'est pas un bon accord », a ajouté M. Morelon.
Les subventions des collectivités locales, qui doivent être appuyées par des subventions européennes, sont liées à un investissement de 11 millions d'euros de Lactalis visant à augmenter la capacité de son usine de Saint-Martin-des-Entrées, selon M. Morelon.