Lors d'une conférence de presse jeudi 10 septembre, FranceAgriMer a livré les premiers résultats sur la qualité de la collecte de blé tendre.
Des analyses menées en partenariat avec Arvalis montrent dans un premier temps que 27 % des grains présentent un indice d'Hagberg inférieur à 140 s et ne sont donc pas panifiables. D'autre part, les 73 % dont l'indice de Hagberg est supérieur à 140 s, ont fait l'objet de test de panification. 60 % de ces 73 % présentent une note de panification supérieure à 250, sur une note maximum de 300, soit une bonne à très bonne qualité boulangère. Ainsi, 43 % de la collecte serait panifiable.
« Ces résultats sont à relativiser puisqu'ils proviennent de l'analyse d'échantillons prélevés à l'entrée des organismes stockeurs », ont alerté les représentants du conseil spécialisé de la filière céréalière réunis le 10 septembre lors de la conférence de presse du conseil. Une marge de progression est donc fortement envisageable après un travail de nettoyage, de tri et d'allotement.
« C'est une année atypique mais qui permettra de satisfaire la meunerie française », rassure Rémi Haquin, président du conseil. L'attention s'est en effet focalisé sur l'indice d'Hagberg « catastrophique » ces dernières semaines non sans raison puisque 54 % de la collecte présente un indice inférieur à 220. « Mais les tests ont conclu sur la possibilité de réaliser du pain avec un blé à 140 s grâce à des mélanges avec d'autres critères qualitatifs et d'autres variétés », garantit le président du conseil. Les teneurs en protéines s'élèvent à 11,1 % sur la moyenne nationale, les P/L sont bons à très bons pour 90 % des blés et la force boulangère est moyenne sur l'ensemble de la récolte.
Clients traditionnels
Par ailleurs, la récolte permettra de servir les clients traditionnels en Afrique de l'Ouest et au Maroc. L'hypothèse d'importation de blé améliorant est désormais à écarter. Néanmoins, il sera difficile de répondre aux appels d'offre de l'Algérie ou de l'Egypte, ces pays n'étant pas prêts à modifier leurs cahiers des charges. Les blés allemands, russes et états-uniens, bénéficiant d'une meilleure qualité, seront sûrement plus à même de répondre aux exigences de ces pays.
« Il faudra peut-être reconquérir ces marchés l'année prochaine », avertit Patrick Garnon, responsable du service des marchés et études des filières de FranceAgriMer. Quoi qu'il en soit, les exportations vers les pays tiers devraient diminuer de 4,2 Mt pour atteindre 8 Mt alors que les exportations vers les pays de l'UE sont prévues en légère augmentation. En effet, le blé fourrager français trouvera preneur en Italie ou Espagne.
Finalement, notons que tous ces ajustements et aménagements techniques génèrent des coûts supplémentaires qui se répercuteront sur les prix payés aux producteurs.