Au lendemain de l'accord sur la réforme de la Pac, Jeunes Agriculteurs est partagé entre satisfaction et sentiment d'inachevé.
« Sur certains points, de vrais arbitrages ont été rendus, et Jeunes Agriculteurs (JA) a de quoi se satisfaire ; sur d'autres, les ambitions semblent finalement limitées et nous restons un peu sur notre faim. Notons aussi qu'à défaut de compromis, beaucoup de choix sont in fine laissés aux Etats membres », constate JA dans un communiqué du 27 juin 2013.
« La majoration des paiements directs pour les jeunes installés dans le premier pilier sera obligatoire dans tous les Etats membres ; le travail de JA et du CEJA depuis plus de deux ans se trouve aujourd'hui couronné de succès. A la France maintenant de transformer l'essai en appliquant le taux de majoration maximum pour les jeunes dans le premier pilier et en augmentant le montant des aides à l'installation dans le second (comme le ministre s'y est d'ailleurs engagé à notre congrès le 6 juin dernier). »
« JA accueille aussi très favorablement la possibilité pour les Etats membres de mettre en place des aides couplées à hauteur de 13 % du montant du premier pilier, voire 15 % si 2 % sont consacrés aux protéines. L'heure serait-elle enfin venue de mettre en place une politique stratégique de soutien à l'élevage dotée d'un plan protéines digne de ce nom ? Notre syndicat veut y croire. La reconnaissance des Gaec au niveau européen semble aussi faire partie du compromis, une grande avancée que nous saluons, la transparence des Gaec sur le premier pilier (pour la majoration des premiers hectares) et deuxième pilier sera désormais possible ou sécurisée ! »
« Sur l'organisation des marchés, on peut saluer le travail syndical fourni par la profession sur les droits de plantation : le nouveau régime d'autorisation devrait perdurer jusqu'en 2030, mais on peut déplorer que celui-ci soit mis en place dès 2016 et qu'un taux d'augmentation annuel de 1 % soit prévu. Du côté du lait, par contre, presque aucune avancée, rien sur la gestion de crise, et les avancées sont timides sur le sucre. Sur le second pilier, pas grand-chose de nouveau sur la gestion des risques mais le travail devra cependant s'engager en France car c'est un enjeu majeur, pris trop à la légère par nos décideurs politiques. »
« Alors oui, cette réforme apporte de vrais points positifs, mais manque à nos yeux d'ambition... Quand les Etats comprendront-ils qu'une Pac qui ne fournit pas d'outils solides de régulation de marchés ou d'anticipation de crise, qui ne renforce pas davantage les capacités de négociation des producteurs dans toutes les filières, n'est pas une Pac qui sécurise les futures générations d'agriculteurs ? »
« Le temps de l'application de la réforme en France est venu. Jeunes Agriculteurs saura jouer son rôle pour faire entendre à toute la profession la nécessité d'entamer les débats de manière constructive et globale », conclut le communiqué.