Jeudi matin, le Modef avait invité les consommateurs parisiens à venir rencontrer les producteurs en face de l’Ecole militaire, à deux pas du Champ-de-Mars et de la tour Eiffel. Les producteurs présents prévoyaient de vendre «au juste prix» près de «10 tonnes de viande, de fruits et de légumes» aux passants.
Selon les responsables du syndicat, sous la neige ce jeudi matin, les producteurs présents ont écoulé 30% de leur stock sur place, soit près de 3 tonnes de produits agricoles.
Par cette action, le Modef souhaitait «s'ouvrir» aux consommateurs et citoyens et «mettre l'accent sur le véritable drame vécu par les exploitants familiaux, qui en deux ans ont vu leur revenu divisé par deux» en conséquence de la chute des prix agricoles dans toutes les productions.
Le syndicat demande au gouvernement qu'un coefficient multiplicateur plafond soit mis en place pour prévenir le «racket» de la grande distribution et de l'industrie agroalimentaire en diminuant leurs marges, et défendre le pouvoir d'achat des producteurs mais aussi des consommateurs.
«L'UFC-Que choisir le réclame également, ainsi que les autres organisations syndicales […] et c'est une bonne chose car on ne peut pas continuer à laisser s'effondrer le pouvoir d'achat des producteurs et des consommateurs», a expliqué Raymond Girardi, secrétaire général du Modef.
Les exploitants familiaux se disent aussi «ulcérés» par «les importations massives de produits agricoles qui cassent le marché et qui ne répondent pas aux mêmes exigences sanitaires et environnementales imposées aux producteurs français». Ils s'offusquent du «refus du gouvernement français de s’affranchir du diktat de la libre concurrence sans frontières et d’accorder des aides d’urgence à la hauteur des pertes subies».