La Confédération paysanne s'est dite inquiète mercredi de la situation qu'engendrera l'hiver prochain le broyage « à tour de bras » des pailles durant les moissons qui sont en cours.
Elles ont « commencé et nous constatons que faute de décisions appropriées certains céréaliers broient leur paille ». Du coup « les éleveurs broient du noir », regrette le syndicat.
La Confédération paysanne interroge : « Peut-être veulent-ils faire payer aux éleveurs le minirééquilibrage du bilan de santé de la Pac ? » Le syndicat souligne que « pourtant les éleveurs n’ont récolté que 50 % du fourrage de printemps et la récolte de maïs est loin d’être assurée ».
Tous les éleveurs n’ont pas pu commander de paille « faute de trésorerie », remarque la Confédération paysanne, considérant qu'il est difficile de « passer commande contre une autorisation de prélèvement quand il n’y a rien à prélever sur le compte ».
Autre point d'inquiétude, le financement des achats de fourrage par les éleveurs qui n’ont pas monté de dossier de demande d'aide dans le cadre du prêt de soutien exceptionnel à l'agriculture (ou plan Sarkozy). Ainsi, « le report d’annuités du (plan Sarkozy) ne concerne que 21.000 éleveurs », soit 10 % seulement du nombre d'éleveurs en France, estime le syndicat.
Il vise, sans le citer, le syndicat majoritaire, la FNSEA, qui « malheureusement joue solo » « dans de trop nombreux départements » et « saisit l’opportunité de la sécheresse pour se refaire une virginité auprès des éleveurs ».
La Confédération paysanne continue « de revendiquer l’interdiction du broyage de la paille avec dérogation quand il n’y a pas d’engagement d’éleveurs », la « réorientation des contrats blés éthanol vers l’alimentation animale aux mêmes conditions » (115 € la tonne), ainsi qu'une « année blanche de trésorerie sur tous les prêts pour les éleveurs endettés à plus de 50 %, avec la participation de tous les acteurs de la filière ».
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vendredi 08 juillet 2011 - 09h19
Que la conf arrête de s'en prendre aux céréaliers. Beaucoup n'ont pas broyé leur paille (en tous cas chez nous; et en plus il y a eu un arrêté prefectoral l'interdisant). Ensuite, le vrai problème se trouve dans les prix du lait (vache , chèvre) et de la viande qui sont trop bas. Au lieu de semer la zizanie entre agriculteurs, ils feraient mieux de se batttre sur ce terrain où ils sont bien mous. Ils se trompent de cible.