L'Inra, l'Unceia (1) et Apis-gène (2) poursuivent ensemble la route de la sélection génomique en races bovines laitières. Les trois organismes ont signé un nouvel accord « qui permettra à l'ensemble des éleveurs d'accéder à l'évaluation génomiques des vaches laitières de races holstein, normande et montbéliarde », ont-ils annoncé lors d'une conférence de presse, le 9 septembre 2010 à Paris.
En clair, chacun pourra génotyper ses femelles dès janvier 2011 et avoir une idée de leur valeur génétique avant leur mise en production (voire dès la naissance), exactement comme pour les taureaux génomiques (avec un CD de 0,6 environ).
Le coût d'un génotypage devrait être de 100 euros par animal au maximum dans un premier temps. Un montant qui diminuera très largement si les demandes sont nombreuses. Ce test sera réalisé à partir d'une puce à ADN contenant 54.000 marqueurs. C'est la société Valogène (3) qui réalisera ce service.
L'Unceia et Apis-gène tablent à terme sur le génotypage de 800.000 génisses par an. Cela est aujourd'hui valable pour les races holstein, normande et montbéliarde seulement, mais la technique devrait rapidement être élargie aux autres races laitières.
Cette signature a été l'occasion pour les professionnels de rappeler les enjeux liés à la sélection génomique. Michel Cetre, président de l'Unceia, a rappelé qu'avec cette technique, « on est capable de sélectionner sur davantage de caractères, en particulier des caractères d'élevage comme l'efficacité alimentaire d'un animal ».
Il a également souligné qu'il allait falloir « créer une nouvelle population de référence, en collectant davantage de données qu'aujourd'hui. Pour cela, les contrôles de performances devront évoluer. Je mise en particulier sur l'automatisation de plus en plus importante des élevages ». Outre le contrôle laitier et Bovins Croissance, on peut imaginer d'utiliser les informations fournies par l'analyse fine du lait sur sa constitution en acides gras, le carnet sanitaire, les GDS et les vétérinaires (pour les maladies), les données de parage (boiteries), etc.
Par ailleurs, les différents intervenants ont rappelé l'importance de la dimension collective pour mener à bien la recherche. La collecte d'un maximum de données auprès des éleveurs reste fondamentale pour pouvoir établir le lien entre le génome et son expression chez l'animal.
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(1) Union nationale des coopératives agricoles d'élevage et d'insémination animale.
(2) Structure professionnelle de financement et de valorisation de la recherche en génomique des ruminants, regroupant l'Unceia, le Cniel, Interbev, la CNE et l'Institut de l'élevage.
(3) Société créée en 2007 par sept entreprises de sélection impliquées dans le consortium de recherche pour l'exploitation de la génomique en vaches laitières en France.