A cinq mois de l'élection présidentielle, Xavier Beulin souhaite que la « TVA sociale » – qu'il préfère appeler « TVA emploi » car « elle vise à consolider l'emploi agricole et l'agroalimentaire » – devienne un sujet de campagne. La FNSEA propose de réformer le financement de la Sécurité sociale en changeant d'assiette. Avec la TVA, la protection sociale serait indexée sur la consommation et non plus le travail.
Le syndicat propose une hausse de trois points de TVA, qui générerait 33 milliards d'euros (qui s'appliquerait aussi sur les produits importés). L'objectif, en contrepartie, est de supprimer les cotisations relatives aux prestations familiales (qui sont des cotisations patronales). D'après les calculs du syndicat, le coût salarial pour l'employeur serait ainsi ramené de 12 à 9 €/heure pour un Smic.
« Les bas salaires ne pourront pas supporter cette hausse de TVA sur les produits de consommation courante, aussi nous proposons qu'elle soit compensée par une augmentation des salaires de 30 à 35 euros ». Cela concernerait 10 des 22 à 25 millions de salariés en France, selon le syndicat. « Il n'est pas question d'être les moins-disant-social », a insisté Xavier Beulin. « Au contraire, nous essayons même d'améliorer leur traitement », a-t-il précisé, en indiquant que les salaires les plus bas rémunéraient souvent les emplois les plus pénibles, et plutôt dans l'agriculture et l'agroalimentaire.
Le président de la FNSEA souhaite que tous les secteurs, pas seulement l'agriculture et l'agroalimentaire, bénéficient de cette réforme de la protection sociale. Il a d'ailleurs annoncé une prochaine tribune avec les autres syndicats patronaux, sans que la date soit fixée.
Du côté des candidats à la présidence française, ils semblent tous d'accord sur le constat général. « Mais je ne vois aucune mesure claire dans les programmes », a indiqué le président de la FNSEA.