Michel Barnier était jeudi en pays conquis au Sommet de l’élevage.
Le ministre de l'Agriculture a reprécisé les trois points sur lesquels il a concentré son action face à l’épidémie de fièvre catarrhale ovine (FCO) que connaît la France et le nord de l’Europe: la vaccination, la simplification du zonage français et le rétablissement des échanges au sein de l’Union européenne. Il a également insisté sur la nécessité de construire de nouveaux outils de gestion de crises avant de conclure qu’il n’oubliait pas les spécificités de la montagne et des systèmes herbagers à la veille du bilan de santé de la politique agricole commune.
Concernant la vaccination contre la FCO, le ministre a confirmé le lancement la semaine prochaine d’un appel d’offres pour le marché national. L’objectif est de disposer du vaccin avant l’été. Jean-Marc Bournigal, le directeur de la DGAL (Direction générale de l'alimentation), avait précisé quelques minutes plus tôt lors d’un colloque organisé par Interbev qu’il fallait normalement cinq ans pour mettre au point et obtenir l’autorisation de mise sur le marché (AMM) d’un vaccin. Mais que là, nous étions dans une procédure d’urgence qui déboucherait sur une autorisation temporaire d’utilisation (ATU).
Michel Barnier a expliqué qu’il faudrait quatorze jours pour que le règlement voté hier à Bruxelles soit traduit et publié au Journal officiel européen. Il a précisé qu’il avait d’ores et déjà demandé à ses services de mettre en place le protocole de protection des animaux contre le moucheron qui sert de vecteur à la maladie, afin de pouvoir rétablir le commerce dès la publication du règlement.
Le ministre a ensuite enchaîné sur les leçons à tirer de cette crise. «Il nous faut travailler à construire des outils nouveaux de gestion de crise, a-t-il insisté. Il n’existe pas une réponse unique. Il faut construire un nouveau dispositif qui s’appuie sur trois volets complémentaires: un dispositif communautaire de régulation des marchés, des instruments de couverture individuelle des risques, et des interprofessions renforcées.» Concernant le cas particulier de la FCO, il a assuré ne pas oublier les éleveurs qui subissent la fièvre catarrhale depuis deux ans, et être conscient des perturbations occasionnées. «Je souhaite que l’appui public se fasse dans un cadre de cofinancement avec les interprofessions et les fonds professionnels», a déclaré le ministre.
Aux inquiétudes exprimées par Roger Blanc, le président du Sommet de l’élevage, sur l’avenir des systèmes herbagers, Michel Barnier a répondu que «chacun sait que les productions à l’herbe seront fragilisées: leur avenir ne passera pas exclusivement par des aides agroenvironnementales, mais par des stratégies de consolidation des bassins de production mobilisant des moyens sur l’appareil de production, sur les pratiques agricoles et les outils de transformation».
Enfin, concernant le bilan de santé de la Pac prévu l’an prochain, le ministre a bien réaffirmé qu’il ne s’agirait que d’ajustements, et pas de réforme. Il a rappelé que le président de la République ne souhaitait, en revanche, pas attendre 2013 pour engager les réflexions sur la prochaine réforme de la Pac. «C’est parce que nous serons clairs sur les objectifs que nous aurons discutés et partagés avec nos partenaires européens, que nous maintiendrons une politique agricole», a expliqué Michel Barnier.
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