Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a annoncé vendredi à Draguignan aux représentants des agriculteurs sinistrés par les inondations du 15 juin, que l'Etat prendrait en charge, à hauteur d'un million d'euros, des frais financiers de prêts à taux bonifiés.
Le ministre a annoncé qu'il allait adresser une lettre aux établissements bancaires souhaitant la mise en place de prêts à taux bonifiés.
Il s'est aussi engagé à intervenir au niveau européen pour que les primes de la Pac soient versées aux sinistrés en octobre au lieu de décembre.
« Je suis venu pour écouter, voir, appréhender les dégâts sur les serres, les vignes, voir immédiatement les mesures d'urgence et celles qui doivent être prises sur le long terme », a dit M. Le Maire, qui devait survoler la zone en hélicoptère. « Je reviendrai rapidement », a-t-il dit.
Selon lui, « les activités agricoles peuvent continuer dans les zones inondables, sous réserve qu'il n'y ait pas d'habitation pérenne ». « Il ne faut pas mal interpréter les propos du président de la République », a-t-il dit en réponse aux inquiétudes des agriculteurs.
Nicolas Sarkozy avait répété lundi à Draguignan que l'Etat interdirait toute nouvelle construction en zones dangereuses.
En matière d'assurances, le ministre s'est engagé à demander aux compagnies de moduler les franchises et faire preuve de compréhension : « Un tracteur de 1973, même s'il n'a pratiquement plus de valeur, est toujours un outil de travail. »
Il a ajouté qu'il demanderait à la Mutualité sociale agricole d'annuler les cotisations cette année, la MSA ayant pour l'instant proposé de reporter le recouvrement. Il a enfin fixé à deux mois le délai d'expertise des dégâts et du périmètre à reconnaître en état de « calamité agricole ».
Le Comité national de l'agriculture devrait se réunir en septembre et répartir les aides qui, selon Bruno Le Maire, se chiffreront à « plusieurs millions d'euros ».
« On a géré l'urgence, en évitant notamment les risques sanitaires en dégageant les 3.000 à 3.500 carcasses » d'animaux, a souligné le président de la chambre d'agriculture Alain Baccino, qui a demandé au ministre de « redonner espoir ». « On est en phase de reconnaissance des dégâts, dans les serres, l'horticulture, maraîchage et la viticulture. »
Selon Alain Gaspérini, président du Syndicat des Côtes-de-Provence, 500 ha de vignes ont été dévastés, un tiers en côtes-de-provence, deux tiers en vin de pays. « Les plus touchées sont les parcelles en bordure de rivière, mais qui ne sont pas des appellations classées », a-t-il dit.
Les horticulteurs ont estimé entre 200 et 250 les emplois menacés. Le maraîchage a perdu toute sa production de melon, tomates et pousses de salades dans la plaine de l'Argens.