Quatre jours après des pluies torrentielles meurtrières dans le Var, le difficile recensement des dégâts occasionnés à l'agriculture et au tissu de très petites entreprises qui maille ce département a débuté.
Les éleveurs d'ovins sont particulièrement atteints. Plus de 3.000 moutons et brebis ont été emportés par les flots, ainsi que 100 chevaux.
A lui seul, l'éleveur Eric Féménia a perdu plus de 1.000 bêtes en pâturage à Vidauban. « C'est un désastre, une vie anéantie en cinq minutes », se lamente-t-il, ignorant encore comment son préjudice sera réparé.
L'étendue des dommages causés aux cultures dans ce département, où 38.000 personnes vivent plus ou moins directement de l'agriculture, sera en revanche plus longue à connaître, a souligné la chambre d'agriculture du Var.
« Nous sommes encore en phase de recensement des secteurs les plus touchés. Il faut attendre que l'eau se retire », a expliqué Camille Béranger, chargée de mission.
Mais déjà la plaine de l'Argens, entre Fréjus et Saint-Aygulf, apparaît particulièrement sinistrée. « Toute la vallée de l'Argens est dévastée, c'est-à-dire toutes les entreprises horticoles, la viticulture, les pépinières, il n'y a plus rien », énumère le président de la chambre d'agriculture, Alain Bacciano.
Les cultures maraîchères – melons, salades, courgettes, tomates... – ne sont pas en meilleur état. « Des plantations entières sont submergées, et on sait qu'au bout de trois jours, tout est perdu », souligne Alain Bacciano.
Les dégâts matériels rapportés par les exploitants sont aussi importants : bergeries inondées, véhicules emportés, machines abîmées.
Pour faciliter les démarches des entreprises et agriculteurs sinistrés, la préfecture du Var a annoncé la mise en place de deux guichets à Draguignan et Fréjus (rassemblant CCI, chambre des métiers et chambre d'agriculture) tandis que des facilités bancaires vont être octroyées, les dettes fiscales et sociales étalées, la relation avec les assurances facilitée et des procédures de chômage technique mises en œuvre.