Le Mouvement national des éleveurs de nos régions (MNER) dénonce, dans un communiqué du 23 septembre 2014, l'impact du ramassage des veaux à 14 jours, au lieu de 10.
Depuis une dizaine de jours, des intégrateurs ont réorienté leurs achats afin de coller au plus près à la réglementation. Le Syndicat de la vitellerie française (SDVF) a diffusé une recommandation sur les règles relatives au transport et au bien-être des veaux de boucherie. « L'annexe 9 de l'arrêté du 20 janvier 1994 stipule qu'une litière appropriée doit être prévue pour tous les veaux de moins de deux semaines, rappelle Thierry Berthelot, du SDVF. Or le système en caillebotis n'est pas adapté au paillage. Si un éleveur est contrôlé avec un veau de moins de 14 jours dans ses caillebotis, il s'expose à des pénalités. »
Les veaux âgés de moins de 14 jours peuvent donc être mis en place dans les élevages sur paille, mais sont trop jeunes pour ceux sur caillebotis.
Le prix des veaux, surtout, fait débat
Du côté des éleveurs laitiers, ce n'est pas tant l'âge du veau qui provoque la gronde, mais son prix. « Les éleveurs acceptent difficilement ces nouvelles règles imposées par les intégrateurs sur l'âge de ramassage des veaux sans revalorisation des prix, indique le communiqué du MNER. Sachant que les cours des veaux laitiers n'ont jamais été aussi bas ! »
Pour Philippe Grégoire, le président du syndicat, le prix du veau laitier est dicté par une « situation de monopole. Il n'existe aucune concurrence sur le prix d'achat des veaux. Nous voyions cela en grande distribution, aujourd'hui nous le constatons aussi avec les transformateurs. »
Le syndicat d'éleveurs assure que les prix payés à la production ne sont pas à la hauteur des charges de fonctionnement. « Les tarifs ne couvrent même pas le prix de l'insémination, et encore moins celui des soins vétérinaires », déplore Philippe Grégoire.