Le trader néerlandais Jan Fasen, dont la société est au cœur du scandale de la viande de cheval vendue pour du bœuf, a été récemment mis en examen à Paris et écroué dans cette affaire, a appris l'AFP mardi de source judiciaire.
La société de Jan Fasen, Draap Trading, basée à Chypre, est considérée comme celle qui avait fourni de la viande de cheval à la société Spanghero. Cette viande avait ensuite été vendue à des industriels de l'agroalimentaire comme de la viande de bœuf.
Selon une source judiciaire, Jan Fasen a été placé en garde à vue le 8 avril, puis mis en examen notamment pour « tromperie aggravée », « faux et usage de faux » et « escroquerie en bande organisée » dans l'enquête conduite par deux juges d'instruction du tribunal de grande instance de Paris. Il a ensuite été placé en détention provisoire.
« Il était convoqué et s'est présenté volontairement pour être entendu. Il n'a pas cherché à fuir », a réagi son avocat en France, Jérôme Triomphe, contacté par l'AFP. « Sur le fond, il conteste les faits qui lui sont reprochés », a ajouté Me Triomphe, sans autre précision.
En mars 2013, le ministère français de l'Agriculture avait également désigné Draap Trading comme la société ayant livré à Spanghero de la viande de mouton britannique prohibée. Jan Fasen, un sexagénaire sur lequel les informations sont rares, a aussi été condamné en appel aux Pays-Bas pour avoir vendu en France de la viande de cheval en tant que bœuf halal entre 2007 et 2009. Il avait écopé d'une amende de 50.000 euros et de six mois de prison avec sursis.
Dans le cadre de l'enquête ouverte en France, deux anciens dirigeants de l'ex-Spanghero, Jacques Poujol et Patrice Monguillon, ont déjà été mis en examen dans ce scandale aux ramifications européennes. La société, basée à Castelnaudary (Aude), a été rebaptisée La Lauragaise.
Selon la direction de la répression des fraudes (DGCCRF), le trafic a concerné au niveau européen 50.000 tonnes de viande de cheval vendues pour du bœuf, dont 800 tonnes en France. Seize pays européens ont été concernés.
L'arrestation de Jan Fasen « montre qu'on n'a pas abandonné et que l'enquête continue », s'est félicité Jean-Luc Angot, directeur adjoint de la Direction générale de l'alimentation (DGAL), contacté par l'AFP. Ce service du ministère de l'Agriculture fut en première ligne dans l'enquête sur ce scandale.