Le 12 octobre 2015, 29 entreprises des filières bovine et porcine ont signé leur adhésion à la plate-forme commerciale SAS « France viande export » en présence de Stéphane Le Foll et de Matthias Fekl, le secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur. Cette plate-forme faisait partie des engagements pris par le ministre de l'Agriculture dans son plan de soutien à l'élevage. Son objectif : coordonner et structurer la stratégie des entreprises françaises à l'exportation pour conquérir de nouveaux débouchés dans les pays tiers.
« C'est un moment important pour ces filières bovine et porcine, insiste Stéphane Le Foll. L'exportation a toujours été un sujet difficile, en particulier pour l'ensemble des professionnels qui avaient du mal à se mettre d'accord. L'objectif est de coordonner et d'organiser les exportations, de répondre à des appels d'offres de pays - grands, petits ou moyens - auxquels jusqu'ici on répondait en ordre dispersé. Cela permettra d'avoir des stratégies d'exportation plus structurées, en termes de volumes, mais aussi de qualité, et ça j'y tiens. Je ne lâcherai pas là-dessus. »
De nouveaux débouchés
De son côté, Matthias Fekl assure que toute la diplomatie économique française est mobilisée pour l'ouverture de nouveaux marchés aux viandes françaises. « Il y a les efforts que peuvent faire les pouvoirs publics, et ceux de structuration des filières, complète-t-il. Nous avons réalisé une série de démarches auprès de nos homologues des pays où il y a des difficultés. Sur le bœuf, nous avons obtenu la levée d'embargo au Vietnam, en l'Afrique du Sud, à Singapore, et au Qatar. »
Le statut de « pays à risque négligeable vis-à-vis de l'ESB », récupéré en mai dernier, ouvre de nouvelles portes. « Les discussions avec la Malaise, l'Arabie Saoudite sont en bonne voie, estime Matthias Fekl. Ainsi qu'avec la Chine et les Etats-Unis, mais sans que l'on puisse donner de calendrier exact. Le Vietnam, l'Afrique du sud, l'Arabie Saoudite et Singapore représentent 800 millions d'importation de viande par an, dont 100 millions de bovins vivants. »
Répondre à la demande du marché
C'est Dominique Guineheux, le responsable des achats en vif du groupe Bigard, qui a été élu président de la SAS « France viande export ». Cette dernière ne regroupe que des entreprises, de toutes tailles. « La quasi-totalité des acteurs de la filière bovine se sont inscrits dans ce projet, détaille-t-il. Une partie de la filière porcine a rejoint cette plate-forme. Dans un premier temps, nous allons davantage travailler sur ce secteur. 245 000 t de viande par an dont 96 % dans l'Union européenne. C'est vous dire le travail qui reste à faire sur les pays tiers. L'enjeu est là ! »
Suivant les pays, la demande peut porter sur des viandes du troupeau allaitant ou plus standard. « En fonction des marchés, des appels d'offres et de nos disponibilités, il faut que le produit s'adapte au marché », insiste Dominique Guineheux. Et Stéphane Le Foll est visiblement sur la même longueur d'onde. « On a trop souvent pensé que nous, parce que nous étions les meilleurs, qu'on pouvait exporter ce que nous produisions, complète le ministre. Il faut arriver à s'adapter au marché. Il m'est arrivé, depuis que je suis ministre, qu'on réponde un peu à côté de l'engagement pris. Ce n'est plus possible. C'est la rigueur qui fait la confiance, et la confiance le flux commercial. »