Ils étaient trois jeudi matin à intervenir lors d'une conférence de presse à Rennes (Ille-et-Vilaine), au Space, pour présenter le « Collectif contre le dumping social en Europe ». Trois pour montrer que le monde de l'élevage et celui des entreprises d'abattage et de découpe sont unis pour dénoncer les distorsions de concurrence qui existent entre les filières des viandes allemandes et françaises.
« Nous sommes là, unis dans le même combat, dans la même dynamique, a lancé Pierre Halliez, président du Collectif et directeur général du SNIV-SNCP. Face à l'adversité, l'union fait la force. Nos destins sont liés. C'est un combat vital pour la filière de la viande française. Inaporc, Coop de France et la Fédération nationale porcine nous ont rejoints. Nous avons des contacts avec d'autres filières, comme le lait, les fruits et légumes, la volaille. »
Le cœur du combat est le coût de la main-d'œuvre dans les entreprises d'abattage et de découpe. Le collectif accuse les entreprises allemandes de « détourner les directives communautaires censées empêcher le dumping social », affirme Emmanuel Commault, un des porte-parole du Collectif et directeur général de Cooperl Arc Atlantique.
Le collectif reproche aux abatteurs allemands d'employer à durée déterminée, de la main-d'œuvre venue des pays de l'Est, et de ne pas la rémunérer au même prix que les salariés allemands. « Ils paient leurs salariés 7 €/h contre 20 €/h en France, assure Emmanuel Commault. Cela se traduit par un avantage de l'Allemagne sur la France de 5 € par porc » uniquement pour le coût de l'abattage. Qui peut résister à cela ? »
Le collectif entend, pour le moment, sensibiliser l'opinion publique et les pouvoirs publics à ces difficultés. Mais il n'exclut pas d'aller plus loin et de déposer une plainte à Bruxelles si les pouvoirs publics français ne soutiennent pas son action. « Nous pensons que Bruno Le Maire connaît bien le problème mais qu'il ne s'en empare pas sciemment, afin de ne pas compromettre d'autres négociations [celles de la Pac après 2013, NDLR] », affirme Emmanuel Commault.
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vendredi 17 septembre 2010 - 08h58
Ah, elle est belle l'Europe. Et après on s'étonne qu'il y ait tant d'Eurosceptiques! Nos politiques feraient mieux de redescendre sur terre au lieu de se laisser imposer la dictature Bruxelloise, quitte à aller au "clash" (qui a dit ça? Bref, que des mots encore et encore)